31 mars 2009

Colloque "Spectres de Beckett" : changement de lieu

Attention, changement de lieu pour l'une des journées du colloque Spectres de Beckett/Spectral Beckett, qui aura lieu à Paris les prochains 2 et 3 Avril :
- le jeudi 2 Avril le colloque se déroulera au le Centre Culturel Irlandais de Paris 5 rue des Irlandais, 75005 (la Maison de Recherche restant fermée suite à la mobilisation des enseignants chercheurs et du personnel administratif).
- en revanche, l'adresse de vendredi 3 Avril reste inchangée. Le personnel de Paris 7 nous a assuré l'ouverture normale de l'Amphi Buffon.

27 mars 2009

Littératures anglophones du monde

Le site internet de l'ACLALS, Association for Commonwealth Literature and Language Studies, est un point d'information important pour tout ce qui concerne les études internationales sur les littératures anglophones contemporaine, coloniale, et postcoloniale.

24 mars 2009

Perspectives, croisées, sur le postcolonial

Une excellente mise en perspective française des Postcolonial studies, à travers un compte rendu critique appronfondi du volume coordonné par Neil Lazarus en 2004, The Cambridge Companion to Postcolonial Literary Studies (lu dans sa traduction française, Penser le postcolonial. Une introduction critique, paru aux éditions Amsterdam en 2006, traduction par Marianne Groulez, Christophe Jaquet et Hélène Quiniou) :
"Du postcolonialisme au questionnement postcolonial : pour un transfert critique", par Emmanuelle Sibeud (historienne de Paris 8). L'article est paru dans la Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine, 2007/4, vol. 54-4, pp. 142-155. On peut l'acheter sur internet (5€) à partir du portail CAIRN (portail de revues de sciences humaines et sociales).

16 mars 2009

Colloque : "La nation nommée roman" - juin 2009

Colloque international et interdisciplinaire du Centre de Recherche en Littérature comparée de Paris IV (CRLC) : « La nation nommée Roman » face aux histoires nationales : quels enjeux éthiques pour l’écriture romanesque depuis 1960 ?

Organisation : Danielle Perrot-Corpet (Université Paris IV/CRLC), Lise Gauvin (Université de Montréal/CRILCQ), Jean-Yves Masson (Université Paris IV/CRLC)
Dates : 4-5-6 juin 2009
Lieu : Maison de la Recherche de l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), 28 rue Serpente 75006 Paris, salle D-035.
Le programme des interventions sera mis en ligne très prochainement.

Dans un monde où le grand récit de la Raison occidentale a laissé la place à une « archipélisation » des discours (Édouard Glissant), le roman a vu l’émergence de consciences linguistiques inédites, qu’elles soient liées au bilinguisme imposé par l’expérience coloniale, aux expériences de l’exil et de l’errance, ou encore au malaise de nombreux écrivains allemands, autrichiens, français, espagnols et autres vis-à-vis d’une langue maternelle dont la mémoire historique est ressentie comme chargée de crimes. Aux yeux de Carlos Fuentes, « la nation nommée Roman » rassemble ainsi ses « citoyens » romanciers à travers le monde, au gré d’un mouvement de relativisation et de démultiplication des critères d’appartenance identitaire, mouvement qui, depuis maintenant plusieurs décennies, vise à remettre en cause la désormais classique distribution des scènes littéraires entre « centre » et « périphérie » : « Nous sommes tous périphériques — écrit Fuentes —, ce qui est peut-être la seule façon d’être aujourd’hui universel » (Geografía de la novela, 1993 / Géographie du roman, 1997, p. 21).

On peut se demander dans quelle mesure une telle position ne suppose pas résolues des tensions qui sont peut-être inhérentes à la littérature elle-même, dans son effort pour se constituer en espace autonome, pour se libérer des déterminations historiques et culturelles qui pèsent sur tout écrivain. Si l’on choisit de voir dans la littérature l’effet spécifique d’un processus d’arrachement à des déterminations historiques (et en particulier « nationales ») qui, elles, demeurent différenciées d’une scène littéraire à une autre : jusqu’à quel point sera-t-on fondé à reconnaître et à décrire de mêmes enjeux dans les entreprises littéraires d’écrivains séparés a priori par des contextes historiques très contrastés ? Jusqu’à quel point, par exemple, un Allemand, un Suisse, un Colombien et un Québécois sont-ils susceptibles de partager la même idée de ce que peut ou doit la littérature ?

Il nous semble que seule la mise en regard de lectures attentives à la manière dont chaque œuvre articule l’expérimentation formelle à une inscription du destinateur et du destinataire dans un espace éthique pourrait apporter quelques éléments de réponse à ces questions. Des éléments de réponse certes très partiels, mais susceptibles de fournir quelques précieux (contre?) - exemples aux nombreux discours généraux qui fleurissent actuellement sur la littérature « mondialisée ».

Pistes de recherche possibles
- Les similitudes sont frappantes entre le travail des romanciers des aires postcoloniales pour donner un nom aux réalités masquées par le discours européocentriste, pour donner une voix aux « vaincus », esclaves, marginaux et autres parias de la culture dominante (travail théorisé notamment par Edouard Glissant ou Carlos Fuentes), et l’effort que mènent depuis les années 1960 certains auteurs européens pour « décoloniser » leur propre langue occupée par une mythologie identitaire qui, des spéculations romantiques sur le « génie des langues » à la langue de bois des totalitarismes, fait obstacle à l’émergence d’une authentique « expérience du divers » (Segalen), seule susceptible de féconder une réflexion sur l’Europe comme espace ouvert et creuset d’influences en perpétuelles variations.
Pour autant, ce travail de « décolonisation » de la langue par l’écriture romanesque est-il le même en Europe, dans les aires postcoloniales, ou encore au Québec ? Si le romancier doit chercher, selon la formule de Juan Goytisolo dans Juan sin tierra (1975), à « penser contre sa propre langue » en travaillant à la libérer des habitudes mentales qu’une longue domination idéologique a comme calcifiées jusque dans ses mots et ses structures, ce romancier livre-t-il le même combat lorsque la langue en question est celle de l’ancienne puissance coloniale, et lorsque cette même langue est dénoncée comme chargée d’une mythologie aliénante voire criminelle par l’écrivain européen lui-même ?

- Il est remarquable que la quête d’une littérature capable de faire entendre la langue « hors Pouvoir » (Roland Barthes) mène aujourd’hui nombre de romanciers européens et extra-européens à voir en Rabelais et en Cervantès, non seulement les « origines », mais aussi les références tutélaires du roman actuel. La tendance chez les auteurs francophones est d’ailleurs de mêler explicitement les deux références, le jeu entre réalité et fiction étant « rapporté » à Cervantès, et le jeu sur la langue à Rabelais (comme dans Don Quichotte de la démanche (1974) du Québécois Victor-Lévy Beaulieu). Ainsi, Kundera, après avoir défini le « roman européen » comme une « entreprise historique née avec Rabelais et Cervantès », affirme que « les romans nés au-dessous du trente-cinquième parallèle, quoique un peu étrangers au goût européen, sont le prolongement de l’histoire du roman européen, de sa forme, de son esprit, et sont même étonnamment proches de ses sources premières ; [car] nulle part ailleurs la vieille sève rabelaisienne ne coule aujourd’hui si joyeusement que dans les œuvres de ces romanciers non-européens » (M. Kundera, Les Testaments trahis, (1993), Folio, 2000, p. 43-44). Quant à C. Fuentes, il lit dans la « poétique de la relation » d’Édouard Glissant un héritage de Cervantès : la littérature hispano-américaine, littérature « périphérique » dans un monde qui n’a plus de centre, est sous sa plume une « littérature de la Manche, roman impur, fiction métisse » (Géographie du roman, op. cit., p. 23).
Il serait intéressant de confronter ce type de propos aux diverses formes de réception effective de Rabelais et de Cervantès dans le roman actuel : quelles sont les formes — communes ? — que prend l’intertextualité cervantine et/ou rabelaisienne dans ces littératures européennes et extra-européennes ? Quelles sont les significations —communes ?— d’un « héritage » qui s’accompagne — plus ou moins sciemment selon les cas — de processus de mythification ?

- Enfin, il serait fructueux de s’intéresser aux diverses façons dont certains romans prennent explicitement en charge la comparaison entre littérature européenne et littérature extra-européenne, qu’il s’agisse pour le romancier d’affirmer une communauté d’enjeux, ou au contraire de souligner des différences irréductibles.

Colloque international : "Spectres de Beckett"

Spectres de Beckett, colloque 2 et 3 avril 2009 (Paris IV et Paris 7)

Désignant à l'origine l'apparition effrayante d'un mort (fantôme, revenant) - du latin spectrum -, le spectre, apparence sensible qui se donne pour une réalité, ne cesse de menacer l'oeuvre beckettienne - « agiter le spectre de » -, maintenue ainsi en tension. Dans le domaine scientifique, le spectre peut également être défini comme un ensemble d'images juxtaposées formant une suite ininterrompue de couleurs, et correspondant à la décomposition de la lumière blanche par réfraction (prisme) ou diffraction (réseau).
La notion de spectre s'avère particulièrement éclairante quant à l'écriture de Samuel Beckett et à la réception de son oeuvre. Elle génère tout d'abord un nouveau rapport à la mort et au corps,
instable, insaisissable, en fuite perpétuelle, évanescent, entre présence et absence, possession et dépossession, entraîné dans un processus récurrent d'apparition fugace d'une trace en instance
d'effacement. Il s'agit pour le corps spectral, « forme sans forme », à la fois de « prendre forme » et de « donner forme », sans toutefois renoncer à une matérialité pourtant intenable, problématique. Passage furtif ou stase toujours déjà dissipée, le spectre soutient le principe d'incertitude à l'¦uvre dans le travail de Beckett. Avec le spectre, qui n'existe qu'à travers le regard posé sur lui, ce sont le partage du même et de l'autre, et la relation du sujet à lui-même et au monde qui se voient troublés.
Le spectre génère également une ouverture (du temps, de l'espace), en créant un temps sans fin ni commencement, un recommencement sans origine et sans issue, un nouvel espace sans borne - celui de l'inconscient ? -, en questionnant donc la notion de « limite », par la réduplication qu'il implique.
Enfin, le spectre est bien un lieu de tension entre l'héritage qu'il recueille en lui, et le legs qu'il laisse après lui, dans une temporalité complexe, dialogique, bilatérale.

Lors de ce colloque placé sous le signe du spectre, nous jouerons donc sur l'équivoque de ce terme et de sa logique : comme mémoire « critique » (dans l'ambivalence du terme, à la fois « analyse », « lecture critique » et « mise en crise » de l'interprétation, du statut de l'oeuvre littéraire) et comme multiplicité, diversité (au sens physique du spectre lumineux). A l'horizon donc : le déplacement, voire le renouvellement et l'ouverture à une variété d'approches critiques.

JEUDI 2 AVRIL 2009 - MAISON DE LA RECHERCHE, Salle D 035, UNIVERSITÉ PARIS IV-SORBONNE, 28 rue Serpente 75006 PARIS

10H OUVERTURE Denis Guénoun, Paris IV-Sorbonne
Angela Moorjani, University of Maryland-UMBC
10H30 ÉCHOS HISTORIQUES / HISTORICAL ECHOS
Modérateur: Angela Moorjani
- Andrew Gibson, Royal Holloway, University of London "Historical Spectres: The Trilogie and France 1939-49, Première Esquisse"
- Julia Siboni, Paris IV-Sorbonne "De l'innommable à l'indicible: le bruissement d'Auschwitz dans l'¦uvre de Samuel Beckett"
11H30 PAUSE
12H SPECTRES PHILOSOPHIQUES / PHILOSOPHICAL SPECTRES
Modérateur: Angela Moorjani
- David Addyman, Royal Holloway, University of London "Phenomenology 'less the rosy hue': Beckett and the Philosophy of Place"
- Anthony Cordingley, Université de Rouen "Beckettian Hermeneutics: Spectres of Husserl"
13H-15H PAUSE DÉJEUNER
15H VIE ET MORT / LIFE AND DEATH
Modérateur: Mary Bryden
- Alys Moody, University of Sydney "Starving the Text: The Spectre of Hunger in Beckett's post-war prose"
- Carla Locatelli, Università degli Studi di Trento "Dying on: Beckett's Elemental Ghosts"
16H PAUSE
16H30 PASSAGES
Modérateur: Mary Bryden
- Lea Sinoimeri, Sapienza Università di Roma "How it is and the 'heroic days' of the radio"
- Conor Carville, University of Reading "The Beckettian Spectre in Contemporary Art"
18H15 PROJECTION / TOUS CEUX QUI TOMBENT / 1963, réalisé par/directed by Michel Mitrani. Discussion animée par/led by Denis Guénoun (Paris IV-Sorbonne)

VENDREDI 3 AVRIL 2009 - AMPHITHEATRE BUFFON, Bâtiment Buffon, UNIVERSITÉ PARIS 7-DENIS DIDEROT, 15 rue Hélène Brion 75013 PARIS
10H TROUBLES
Modérateur: Evelyne Grossman
- Natalia Laranjinha, Universidade Dom Afonso III, Algarve "De l'interprétation spectrale à l'expérimentation sépulcrale"
- Gabriela Garcia-Hubard, UNAM, Paris 7-Denis Diderot "Fantasmes du bruit: Samuel Beckett et Michel Serres"
- Guillaume Gesvret, Paris 7-Denis Diderot "Variations d'échelle: une topologie paradoxale"
11H30 PAUSE
12H EVANESCENCE
Modérateur: Evelyne Grossman
- Mary Bryden, University of Reading "Widening the Margin: Beckett's Ghostlines(s)"
- Mark Nixon, University of Reading "Belacqua redivivus: Beckett's short story Echo's Bones"
13H-15H PAUSE DÉJEUNER
15H TRANSFORMATIONS
Modérateur : Andrew Gibson
- Chiara Montini, Université Aix-en-Provence-Marseille "Mercier et Camier bilingue"
- Dirk van Hulle, Universiteit Antwerpen "The ineffable worst and worse: Beckett writing Worstward Ho"
16H PAUSE
16H30 REVENANTS
Modérateur : Andrew Gibson
- Angela Moorjani, University of Maryland-UMBC "Beckett's Parisian Ghosts (continued): The Case of the Missing Jules Renard"
- Jean-Michel Rabaté, University of Pennsylvania "Dante Vico..Joyce. Becket"t, ou comment exorciser le spectre de l'auteur"
18H SOIRÉE SPECTRES PLASTIQUES / BECKETT ET L'ART CONTEMPORAIN
SPECTRAL ARTS EVENING / BECKETT AND CONTEMPORARY ART
BÉTONSALON, Centre d'art et de recherche pluridisciplinaire, 9, esplanade Pierre Vidal-Naquet- 75013 Paris - Université Paris 7 - Denis Diderot / Halle aux Farines
Modérateur : Evelyne Grossman
- Anne-Cécile Guilbard, Paris 8-Saint-Denis "Spectres photographiques"
- Derval Tubridy, Goldsmiths College, University of London "Beckett's Spectral Silence: A Question of the Sublime"
Artiste invitée / Invited artist : Isabelle Cornaro
19H30 CONCLUSION DU COLLOQUE
Evelyne Grossman, Paris 7-Denis Diderot

Colloque : Media, Communications and the Postcolonial

Ciclas (Centre de recherche interdisciplinaire sur les Identités Culturelles et les Langues de Spécialités), Universite Paris-Dauphine and the Department of Global Communications of the American University of Paris, AUP

SYMPOSIUM 27 & 28 MARCH 2009 : MEDIA, COMMUNICATIONS AND THE POSTCOLONIAL

This symposium seeks to discuss the question of media in postcolonial societies as well as postcolonial problematics within the media. What kind of postcolonial theory is appropriate to communications studies, what is the nexus between postcoloniality and globalization? The papers will discuss cases where colonialist discourse re-emerges in mediating language and
visuals, as well as those where hybrid identities emerge and historical lines of difference are deconstructed.
The conference takes place on Friday at the University of Paris-Dauphine in the 16th arrondissement of Paris and on Saturday at the American University of Paris in the 7th.
CONTACT: Deirdre GILFEDDER

FRIDAY 27 MARCH - ROOM A707 Université Paris-Dauphine, Place du Maréchal de Lattre de Tassigny, 75775 PARIS Cedex 16
- 11am Deirdre GILFEDDEER; U.Paris-Dauphine,"The Visual Rhetoric of Australian Travel Posters between the Two World Wars²
- 11.30, Amandine Graff, "La représentation des Aborigènes par Tourism Australia²
Lunch
- 2pm. Evelyn ODONKOR, ³Values in Advertising to children in Ghana²
- 2.30, Mehita Iqani, London School of Economics. ³Afrika, Afrika:Representations of the OSpectacular Dark continent¹ on show posters in London²
- 3pm, Stephen MONTEIRO, AUP, ³Back to Bollystan: Indian Diaspora and Image Production in India²²
- 3.30 Niall BRENNAN, LSE, "Brazil via Europe: The Invocation and Negotiation of Postcolonial Legacies in the Brazilian Television Mini-series²

SATURDDAY 28 MARCH, AUP, 6 rue du Colonel Combes, 75007.
- 10am. Victor OOST, Universite Paris VI, ³Humanitarian and Neocolonial media-led and mediated responses to the Federal Northern Territory Intervention and its aftermath in NT communities²
- 10.30 Estelle CASTRO, ³Exporting and Reporting on Palm Island and Australia¹²
- 11am, Jayson HORSIN / Waddick DOYLE, AUP, ³Media Images of the 'Banlieue Riots²

Colloque FAAAM: Les lieux de femmes dans la littérature féminine de langue anglaise‏

Le prochain colloque du groupe de recherche FAAAM (Femmes Auteures Anglaises et Américaines), EA 370 du CREA, aura lieu à Paris Ouest Nanterre La Défense (nouveau nom de Paris X-Nanterre) les 12 et 13 juin 2009 sur le thème : « Les lieux de femmes dans la littérature féminine de langue anglaise »
APPEL A COMMUNICATIONS :
Pendant les 4 ans qui viennent, le groupe FAAAM a décidé de travaillersur l’écriture de l’espace (espace littéral et espace symbolique) dansles œuvres de femmes-écrivains de langue anglaise. Les 2 premières années seront consacrées à l’espace domestique ou privé et les deuxsuivantes à l’espace ouvert ou public et au rapport à la nature.
L’opposition public/privé trouve son origine dans la notion de contratsocial tel que l’avaient conçu Hobbes et Rousseau. Selon eux, l’ordresocial reposait sur l’existence de deux sphères complémentaires : celle du public et du politique et celle du privé et de l’intime. Si cette idée n’était pas entièrement nouvelle, plus importante cependant était l’affirmation que ces deux sphères correspondaient à une division de la société en termes de genres : seuls les hommes pouvaient prétendre austatut de citoyen indispensable aux activités de la sphère publique,tandis que les femmes, vouées à la reproduction par leur « nature »biologique, étaient confinées à la sphère privée. Si récemment deshistoriens ont démontré que cette conception des deux sphères ne correspondait que très partiellement à la réalité (même à l’époque desphilosophes du contrat social), ils admettent néanmoins que celle-ci a servi de cadre conceptuel et idéologique pour fonder en théorie un ordresocial justifiant la domination d’un groupe sexué par un autre –idéologie qui n’a pas totalement disparu avec la participationcroissante des femmes à la sphère publique. Comme le dit la critique S.Walby : « Women are no longer restricted to the domestic hearth, but have the whole of society in which to roam and be exploited” (Theorising Patriarchy, 1990).
Car, on le sait, la dichotomie public/privé a souvent servi de base à l’articulation d’autres couples d’oppositions comme culture/nature,rationalité/sentimentalité etc. dont la dimension sexuée est encore tenace dans la conscience collective et dont on notera que le premier élément est toujours connoté plus positivement que le second. A travers des œuvres de femmes-écrivains de langue anglaise du XVIIIème siècle à nos jours, nous verrons comment cette division spatiale des sphères de pouvoir a été intériorisée ou rejetée, quelles stratégies de compositionont permis de la contourner (en donnant parfois littéralement une formenon conventionnelle à l’écriture du texte sur l’espace figural de la page) ou comment les auteures se sont approprié cette notion pour la revitaliser et lui donner « a significance of their own ». On pense icien particulier à la façon dont les Américaines du XIXème siècle ont subverti le roman domestique en incorporant à sa trame très codée des sujets sociaux à portée nationale (à l’instar d’Harriet Beecher Stowe avec Uncle Tom’s Cabin).
Dans le roman anglais du XIXème, les auteures dénoncent, plus ou moinsexplicitement, un cloisonnement des sphères, qui confine les femmes au foyer ou aux tâches ingrates, tandis que les hommes ont accès à ce que George Eliot appelle « the male province of knowledge ». Jane Eyre,l’héroïne éponyme du roman de Charlotte Brontë, revendique, pour sapart, une égalité tant sociale qu’intellectuelle.
On examinera plus particulièrement les œuvres centrées sur les lieux defemmes : pensionnats, couvents, maisons closes, utopies féministes (comme dans Herland de Charlotte Perkins Gilman ou The Handmaid’s Tale de Margaret Atwood, par exemple), en se demandant quelle vision du monde elles proposent et si la structuration de l’espace qu’elles mettent enscène reproduit ou non des hiérarchies de pouvoir. Enfin, nous nous demanderons si le métier d’écrivain n’est pas lui-même un « lieu defemmes » permettant d’élaborer de nouveaux codes et de porter un nouveau regard sur les frontières mouvantes entre espace privé (l’écriture) et espace public (l’édition/l’œuvre publiée).
Les propositions de communications sont à envoyer *avant le 30 avril* à Claire Bazin, cbaz1@wanadoo.fr (domaine anglais et post-colonial) et Marie-Claude Perrin-Chenour, marie-claude.chenour@wanadoo.fr (domaine américain).

13 mars 2009

Université en lutte - doctorants

je transmets :

AG DES DOCTORANT-E-S

Les doctorant-e-s et docteur-e-s non titulaires réunis le mardi 10 mars 2009 à Nanterre, appellent conjointement avec les collectifs de Lyon et de Rouen, à la tenue de la 1ère coordination nationale des doctorant-e-s et docteur-e-s le vendredi 20 mars 2009, dès 11h à l’Université Paris 8 (amphi Bât. D)

En vue de cette coordination nationale, ils appellent à l’organisation d’AG locales de doctorant-e-s et docteur-e-s non titulaires, pour se prononcer sur les points suivants :
> Augmentation du nombre d'allocations de recherche
> Instauration d'une grille de salaires ; égalité salariale entre doctorant-e-s
> Mise en place du principe d'allocation de fin de thèse
> La question des postes d'ATER
> Des infrastructures et des bureaux pour tou-te-s dans les laboratoires
> Reconnaissance des années de thèse comme années d'ancienneté professionnelle
> Embauche des docteur-e-s à bac+8 et non à bac+5 comme c'est actuellement le cas dans le privé
> Prise en compte officielle de la durée effective des thèses, en particulier pour celles qui durent plus de 6 ans
> Doctorant-e-s français et étrangers : égalité des droits ; une carte d'étudiant-e = un titre de séjour
> Refus du pilotage de la recherche par l'industrie, les intérêts privés et l'Etat
> Questionnement démocratique sur les grandes orientations de la recherche
> Pas d'obligation des doctorant-e-s sans obligation pour ceux qui les encadrent (possibilité de
suppression de la HDR pour les directeurs et directrices incompétent-e-s)
> Remise en question des relations entre universités, grandes écoles et classes préparatoires
> Retrait du projet de masterisation et de la LRU

Nous vous invitons à nous retourner les textes qui émaneront des différentes AG locales à l’adresse suivante : coord.doctorants@gmail.com.
Vous êtes invité-e-s à nous rejoindre lors de la prochaine AG qui se tiendra à l’université Paris 7
site Paris Rive Gauche, métro 14 Bibliothèque, bâtiment de la Halle aux farines, amphi 1 A le mardi 17 mars 2009 à 17 heures.
.......
COLLECTIF Pour l’Abolition de la Précarité
dans l’Enseignement Supérieur,
la Recherche et Ailleurs

12 mars 2009

Romantisme et impérialisme : conférence 20 mars

Madhu Benoît, de l'Université de Grenoble III, est l'invitée de la prochaine séance du Séminaire du LARCA (Université Denis Diderot) "Invention du Romantisme" qui se tiendra le vendredi 20 mars à 16 heures à l'Institut Charles V, 10 rue Charles V, 75004 Paris, salle C 330.

Elle donnera une communication sur le sujet suivant : "The dichotomous vision: British imperialism versus the romantic/cum/orientalist view of India in the late eighteenth century".

02 mars 2009

Poétique de l'étranger : parution du n°6

La journée d'étude "Love Lit Brit", organisée par Claire Larsonneur sous l'égide double du Master T3L (Traduction) et du Texte étranger, et autour du programme de l'agrégation d'anglais 2009, s'est tenue à Paris 8 le 14 février dernier. Les travaux sont en ligne, dans la revue électronique Poétique de l'étranger : http://www.univ-paris8.fr/dela/revue.html.

Sommaire :
. Jacqueline Fromonot : "Formes, figures et fins de la négation dans Jane Eyre"
. Gilbert Pham-Thanh : "Jane et John : quadrature du cercle vicieux dans Jane Eyre"
. Patrick Hersant : "W. B. Yeats : sur quelques traductions en français"
. Marie Nadia Karsky : "Lear lu, Lear joué : De quelques traductions françaises du Roi Lear"
. Lise Guilhamon : "The Echo of Urdu poetry in Anita Desai's In Custody : Interlinguistic pastiches and the question of the untranslatable"

Colloque : India and the Indian Diasporic Imagination

You can find more details (abstracts, bios) and registration forms to download on the website: http://recherche.univ-montp3.fr/pays_anglophones, Then go to 'Colloques' and scroll down.

INDIA AND THE INDIAN DIASPORIC IMAGINATION : 1-4 APRIL, 2009
Cerpac (EA 741)- Université Paul Valéry, Montpellier 3, France

A partnership between the Cerpac (Research Centre for the Commonwealth, EA 741, Montpellier 3), the Caribbean Studies Centre (London Metropolitan University, UK), Desi (Diasporas : Research Centre on Indian Specificities / EA 4196 Climas, Bordeaux3), RIRRA 21 (EA4209, Montpellier 3), the Department of History of Purdue University (USA) ; with the support of the Embassy of France in India ; In collaboration with la Ville de Montpellier, the Club International Universitaire and the bookshop Sauramps.



PROVISIONAL PROGRAMME

WEDNESDAY 1 APRIL (Maison des Relations Internationales)
1 :30 pm : OFFICIAL OPENING by the Vice-President of International
Relations at Paul Valéry University (Auditorium du Musée Fabre)
2 pm: Plenary session on cinema. Chair: Pr Jean-François Baillon (Bordeaux III).
. Binita J. Mehta (Manhattanville College, Purchase, USA): “Bhaji, Curry, and Masala: Food and/as Identity in South Asian Diasporic Cinema”
. Rosa Maria Garcia Periago (University of Murcia, Spain): « A Part of Oneself Dies Abroad, and One Is Eternally in Search of it: Hybridity and Diaspora in Pseudo Bollywood film Bollywood Queen »
. Soraya Santamaría-Navarro (University of Oviedo, Spain) : “Earth: the Narrative of Partition Relived from the Distance of the Diaspora”

Coffee break

. Zeenat Saleh (Besançon University, France): “ Mississippi Masala : a case study in forced hybridity”
. Paul Daniel Veyret (University of Bordeaux III, France): “I See Dead People: M Night Shyamalan's cinema”

4.30 to 5.30 pm: CINEMA ROUND TABLE chaired by Jean-François Baillon, Harsh Kapoor, Vijay Mishra and Christian Viviani

6 pm Welcoming cocktail dinner
7 to 9 pm: Screening of Masala (Auditorium du Musée Fabre)


THURSDAY 2 APRIL
9am: Plenary session on Representations and modes. Chair: Dr Judith Misrahi-Barak (Montpellier III)
. Tithi Bhattacharya with Bill Mullen (Purdue University, USA): “Locating the Local in Diaspora”
. Catherine Pesso-Miquel (University of Lyon II, France): “Unseen Cities : Representations of the Diasporic Experience in Nadeem Aslam’s Maps for Lost Lovers”
. Guillaume Cingal (François Rabelais University, Tours, France): « Epistolary Modes & Diasporic Nodes in C.B. Divakaruni’s “Mrs Dutta Writes a Letter »

Coffee break

.Florence Cabaret (Rouen University, France): “From the page to the screen: Diasporic Variations on India in The Namesake by Jumpa Lahiri (2004) and Mira Nair(2007)”
. Deepika Bahri (Emory University, USA): "A Tale of Two Cities: The Aesthetics of Diasporic Space in Mira Nair's The Namesake”
11:30 am: Keynote Speaker, Pr Vijay Mishra (Murdoch University, Perth, Australia):
“In the Arcade of Hanuman House': Ghostly Spectres in the Diaspora”

AFTERNOON 1 : Indian Diasporic spaces. Chair: Pr Tithi Bhattacharya (Purdue University)
. Louise Harrington (SOAS, UK): “An-Other Space: Diasporic responses to Partition in Bengal »
. Lise Guillamon (University Paris IV-Sorbonne): « The Diasporic Tongue of Amitav Ghosh’s Sea of Poppies »
. Delphine Munos (University of Liège, Belgium): “Zigzagging Paths to Self-Transformation: Mapping Out the “Time Zones” of Diaspora in Desirable Daughters by Bharati Mukherjee”
. Irma Maini (New Jersey City University, USA): “Food Codes in Jhumpa Lahiri’s short stories”

AFTERNOON 2 : The Indian subcontinent in Canada. Chair: Pr Gulshan Taneja (Delhi University)
. Nancy Batty (Red Deer College, Canada): “Apocalypse Then: Communal Violence and Diasporic Time in M.G.Vassanji`s The Assassin`s Song”
. Chun Fu (Ching Yun University, Taiwan): “The (Im)possibility of Backtracking in M. G. Vassanji’s The In-Between World of Vikram Lall”
. Busolo Wegesa (Moi University, Kenya) with Godwin Siundu (Western University College of Science and Technology, Kenya): “Groups, City-Spaces and the Ambivalence of Modernities: Reading Nairobi and Dar-Es-Salaam as Heterotopias in Dawood and Vassanji’s Novels”
. Faith Pullin (University of Edinburgh, UK): “Double Displacement in the writing of Rohinton Mistry: the Parsi community in Tales from Firozsha Baag”
. Veronica Thomson (Athabasca University, USA): “From Komagata Maru to Kanishka:The Indian Diaspora in Canada in Anita Rau Badami’s Can You Hear the Nightbird Call?”
. Pascal Zink (Paris IV La Sorbonne): “The Inheritance of Hell in Michael Ondaatje’s Anil’s Ghost and Romesh Gunesekera’s Heaven’s Edge”

6 to 7 pm: Reading by Romesh Gunesekera, introduced by Judith Misrahi-Barak and Alexis Tadié (Auditorium)


FRIDAY 3 APRIL

Cultural Modes of Memory. Chair: Pr Deepika Bahri (Emory University)
. Amar Wahab (York University, Canada): «Colonial Governmentality and Indentureship: A Genealogy of ‘Coolie’ subjectivity in the Early Post-Emancipation Caribbean »
. Shubhra Tripathi (Govt. MVM College, Bhopal, India) “Diasporic Ramayana: A Confluence of Cultures”
. C.S. Biju (St. Thomas College, Thrissur Kerala, India): “Indian Diaspora and the Performance of Cultural Memory-Production, Performance and the Politics of Representation in Theatres of Indian Diaspora in Britain”

Coffee break

.Alexis Tadie (University of Paris-Sorbonne, France): “Is cricket a fictional sport?”
. Selwyn R. Cudjoe (Wellesley College, USA): “Modes of Indian Literature in the Diaspora: Trinidad and Tobago”
11.30 am: Keynote Speaker, Pr Clem Seecharan (London Metropolitan University, UK):
“Mother India’s Shadow over El Dorado: The Shaping of the Indo-Guyanese Imagination”

AFTERNOON 1
Urban spaces. Chair: Harsh Kapoor
. John McLeod (University of Leeds, UK) “Hanif Kureishi and the Fortunes of Diasporic London”
. Maria S. D. Alexandru (University of Bucharest, Romania): “Provincialising London in Vikram Chandra’s Novel Red Earth and Pouring Rain”
. Sabine Lauret (Paris III-Sorbonne Nouvelle, France):“The “Going Home Syndrome” in Monica Ali’s Brick Lane”

Coffee break

There and Back
. Meg Samuelson (Stellenbosch University, South Africa): “Crossing the Kala Pani: Citizenship and Belonging in Post-Apartheid South Africa Indian Narratives”
. Betty Govinden (University of KwaZulu-Natal, Durban, South Africa): “Satyagraha and The Indian Diasporic Imagination - with particular reference to South African writings on Gandhi"
. Nalini Mohabir (Leeds University, UK) “Return Journeys in the Indo-Caribbean Diaspora”

From the Caribbean to Mauritius. Chair: Pr Jean-François Durand (Montpellier III)
. Felicity Hand Cranham (Universitat Autònoma de Barcelona, Spain): “The Construction of Indianness in the Mauritian Imagination”
. Srilata Ravi (University of Western Australia, Perth, Australia): “Indians in Mauritius: national and postnational identities”
. Valerie Magdelaine (Université de La Réunion): “Un retour du discours des origines : L’écriture ethnographique comme réparation de la perte de l’Inde dans quelques romans francophones antillais et réunionnais de l’engagisme”

Coffee break

. Maria Mar Garcia Lopez (Universitat Autònoma de Barcelona, Espagne): « Poétique du Postexotisme cbez Ananda Devi : Lecture de Soupir »
. Asha Pande (University of Rajasthan, Jaipur, India) “Le corps et la souffrance dans l’écriture féminine de l’Ile Maurice”
. Véronique Bragard (Université de Louvain, Belgium): «’Dualité irreversible? Négritude! Coolitude!’”: quête identitaire dans l’oeuvre de Laure Moutoussamy »

6 to 7 pm: Reading by Khal Torabully, introduced by Véronique Bragard (Auditorium)


SATURDAY 4 APRIL
Chair: Dr Rita Christian (London Metropolitan University)
. Simone Alexander (Seton Hall University, New Jersey, USA): “Two Bo-rat can’t live in the same hole”: Revis(ion)ing Indo-Caribbean Female Subjectivity
. Adlai Murdoch (University of Illinois at Urbana-Champaign, USA): “Doubling Difference: Writing the Franco-Indo-Caribbean Experience”
. Laurel Steele (Career diplomat, Afghanisthan): « Writing Class with Mr Khan : No Luncheon at Longchamps for the Jumbie Bird »

Coffee break
. Kerstin Shands (University College, Stockholm, Sweden): “Hyperfabula of Gains and Losses: Immanent-Transcendent Narrative Perspective in Kiran Desai’s The Inheritance of Loss”
. Corinne François-Deneve (University of Liverpool, UK): « Vijay Singh or Choosing Paris »
. 12 am-1 pm: WRITERS’ ROUND TABLE, chaired by Rita Christian and Judith Misrahi-Barak, with Romesh Gunesekera, Lakhsmi Persaud, Vijay Singh,Khal Torabully

AFTERNOON 1
Memory, Loss & Trauma. Chair: Pr Prudence Layne (Elon University)
. Sophie Croisy (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, France): “Unveiling Everyday Traumas: migrations in Shani Mootoo's Cereus
Blooms at Night”
. Jennifer Yusin (Drexel University, USA): “Crossing the Shadow Lines: Trauma,
Fragmentation, and the Impossibility of Return”
. Savitri Ashok (Middle Tennessee State University, USA): “Anamnesis and Amnesia: Salman Rushdie's ImagiNation in The Moor’s Last Sigh”

Coffee break
The Old and the New. Chair: Dr Binita Mehta (Manhattanville College, Purchase)
. Claude Chastagner (Montpellier III, France): “Bhangra, the sound of the Indian Diaspora: A new paradigm for US-Indian relationships?”
. Charu Uppal (University of South Pacific): “Old Diasporas, Media and Cultural Identity”
. Pia Mukherji (Independent scholar): “Cyberlogs, Desi Diasporas, and the Postfeminist Debate”

Coffee break
Indo-Caribbean women in Literature/ Art/Culture. Chair: Pr Simone Alexander (Seton Hall University, New Jersey)
. Mariam Pirbhai (Wilfrid Laurier University, Ontario, Canada): Re-Casting Jahaji-Bhain: A Survey of the Indo-Caribbean Women’s Novel, 1990-2009”
. Brenda Gopeesingh (Hindu Women's Organisation (HWO) of Trinidad and Tobago): “Identity, Spirituality and Activism in the Art of Bernadette Persaud”
. Joy Mahabir (SUNY, NY, USA): “Silent Archives: Indo-Caribbean Women’s Jewelry”
. Myriam Moïse (Montpellier III, France): “The Diasporic Gendered Subject in and out of Space in Lakshmi Persaud’s Butterfly in the Wind and Sastra”

4 to 5 pm: Reading by Lakshmi Persaud, introduced by Rita Christian and Myriam Moïse
6 to 8 pm: Screening of One Dollar Curry + debate with Vijay Singh

01 mars 2009

Colloque : L'intertextualité dans le roman contemporain de langue anglaise

Je transmets cette annonce :

Dans le cadre de ses travaux autour des problématiques de la reprise en littérature (colloque 2006) et de la répétition (séminaire « Lettres, langue et psychanalyse »), le CARMA organise une journée d’étude consacrée à l’intertextualité dans la littérature anglophone contemporaine qui se tiendra à Lyon le vendredi 19 juin 2009.

Déjà quarante ans depuis que Julia Kristeva inaugurait le terme d’ « intertextualité » dans la langue française. Ce concept critique d’inspiration bakhtinienne a donné naissance à une multiplicité d’emplois et de théories, certaines privilégiant l’acception dialogique et interdiscursive du terme (Kristeva), d’autres son caractère opératoire (Jenny, Genette), d’autres enfin ont pu y voir le locus de la littérarité (Riffaterre).
L’intertextualité a pu aussi se voir instrumentalisée par l’école structuraliste afin de servir le triomphe du lecteur consacré par la mort de l’auteur. Bien que critiquée, galvaudée, malmenée, l’intertextualité, même si elle est sans fond, n’est pas sans fondement. Preuve en est son dynamisme fécond dans la scène littéraire contemporaine anglophone au cours des trente dernières années. Des auteurs comme Peter Ackroyd, Antonia S. Byatt, Angela Carter, Jeanette Winterson, Patrick McGrath, Julian Barnes, Salman Rushdie, Joseph O’Connor, Thomas Pynchon, John M. Coetzee, Joyce Carol Oates, Margaret Atwood et Will Self attestent la vitalité d’une écriture sous influence, qui loin de la ressentir comme une angoisse, ont choisi de pleinement l’embrasser. Ainsi, l’intertextualité est un concept-clé pour interroger le roman contemporain et inversement, le roman contemporain semble imposer un retour critique sur cette notion.
On peut ainsi se demander quels sont, au-delà du « travail d’assimilation et de transformation » intertextuel (Jenny), les effets de l’intertexte sur la relation entre texte, auteur et lecteur. N’y aurait-il pas une spécificité de l’intertextualité contemporaine qui dépasserait les manipulations intertextuelles d’auteurs modernistes comme Joyce ou Eliot, dont l’écriture est antérieure de plusieurs décennies à l’avènement du concept ? L’intertextualité assumée du texte contemporain ne force-t-elle pas la « refonctionnalisation » (Rose) et ne guide-t-elle pas vers une transformation radicale de la relation littéraire ? L’écriture intertextuelle semble en effet ouvrir à la réécriture tout en opérant un bouleversement des rapports chronologiques et généalogiques dans l’espace littéraire.
Le rôle du lecteur mérite aussi d’être reconsidéré. Doit-il encore être vu comme le foyer principal d’actualisation des intertextes, quelles sont les limites de sa compétence, de sa liberté interprétative ?
Parallèlement, l’intertexte n’est-il au service que de la dissémination ou peut-on l’envisager comme une modalité de la fonction-auteur ? Récrire, c’est tout de même écrire, si bien que la question peut se poser de savoir si l’intertextualité est littérarité, c’est-à-dire le propre de l’écriture, ou si une écriture propre est possible parmi « l’incessante circulation des textes » (Genette) ?

Les communications pourront s’articuler autour des axes suivants :

• Renouveau des pratiques hypertextuelles (pastiche, parodie, palimpseste) et citationnelles (épigraphe, citation parcellaire ou plagiaire).
• Diachronie intertextuelle : modernisme, postmodernisme et contemporanéité
• Rapports auteur / intertexte, intertexte/ auteur.
• Style et intertexte : propre de l’écriture au second degré
• La réception intertextuelle : refonctionnalisation, perception, interprétation.
• Savoir du lecteur exégète ou désir du sujet lisant ?

Les propositions, en français ou en anglais, sont à adresser pour le 30 mars sous forme d’un abstract de 250 mots environ assorti d’une biobibliographie de quelques lignes aux organisateurs aux adresses électroniques suivantes : emiliewalezak@yahoo.fr et Jocelyn.Dupont@univ-lyon2.fr.
Les doctorants anglicistes ou comparatistes sont les bienvenus. Les communicants disposeront d’un temps de parole de 20 minutes suivi d’une dizaine de minutes consacrées au débat.