26 septembre 2012

Journée d'étude "Rodin : la danse de Shiva"

Journée d'étude organisée au Musée Rodin, par Katia Légeret (Université Paris 8, département Théâtre), le mercredi 17 octobre 2012, 9h-18.
Programme détaillé : en ligne.

Rodin – La danse de Çiva
En 1911, Rodin, à l'apogée de sa célébrité à 71 ans, reçoit plusieurs photographies de sculptures en bronze, prises en Inde du Sud, au musée de Chennai (anciennement Madras). Elles représentent le dieu de la danse Çiva sous sa forme de Natarâja, « Roi des danseurs et des acteurs ». Ces clichés ont été envoyés par l’archéologue russe, Victor Goloubeff, qui dirige la revue Ars Asiatica à Paris, pour laquelle il demande à Rodin d’écrire un texte sur ces bronzes. Au cours de l’automne 1913, alors qu’il termine un ouvrage sur les cathédrales, Rodin rédigera quelques pages sous la forme de fragments poétiques. Ils ne seront publiés qu’après sa mort, en 1921, sous le titre « La danse de Çiva » dans le troisième numéro d’Ars Asiatica. La découverte et la connaissance de ces fragments par les lecteurs français se révèleront comme suspendus dans le temps. Plus que délaissé – bien qu’il s'agisse de l'un des rares textes de Rodin sur la danse, sa réédition tardive en 1998, sans photographies et en
même temps que d'autres textes, s'est faite dans la plus grande discrétion. Or, au début du XXe siècle, alors que la scène parisienne inventait avec succès le « numéro hindou' » – prétendument sacré, alors qu'aucun de ces artistes n'était allé en Inde – les théâtres et les danses de temples subissaient, dans une Inde colonisée, une menace de disparition. Après un renouveau des arts de la scène qui a été inséparable d'un phénomène complexe de transculturation, pourquoi s'intéresser, un siècle plus tard, au Rodin de « La danse de Çiva » ? Quels sont les enjeux esthétiques, linguistiques, politiques et
transculturels de sa traduction dans plusieurs langues indiennes et de son adaptation scénique tant en France qu’en Inde ?

Sous la direction de Katia Légeret-Manochhaya, professeur au département théâtre de l'Université Paris 8 et artiste de Bharata-Natyam, un groupe de chercheurs de l'école doctorale EDESTA (EA 1573 Scènes et savoirs) formés également en Inde aux théâtres dansés – Kutiyattam, Kathakali, Bharata-Natyam et Odissi – présente une étude sur la prose poétique d'Auguste Rodin dédiée au Çiva Natarâja, figure divine des acteurs-danseurs. La journée qui lui sera consacrée dans l'auditorium du musée Rodin comprendra donc aussi des conférences dansées.
Du fait de son style élégiaque, il est difficile d’interpréter cette écriture dont l’originalité se fonde sur deux arts que Rodin ne connaît pas. En effet, il n'a jamais vu ni cette sculpture  indienne, ni la chorégraphie qu'elle suggère. Certes, cultivant son intérêt pour la danse, l’artiste a eu l'occasion de découvrir à Paris deux styles extrême-orientaux profondément inspirés des théâtres dansés de l'Inde : celui des danseuses javanaises à l’Exposition Universelle de 1889, puis celui des danseuses cambodgiennes à l'Exposition coloniale de Marseille, en 1906. Existe-t-il un lien entre ces arts et le texte de Rodin sur Çiva ? Et si ce n'est pas le cas, comment le sculpteur a-t-il pu devenir le poète d'une danse qui lui était inconnue ?

12 septembre 2012

Politiques identitaires en Inde - journée d'étude

Journée d’étude sur les Politiques Identitaires en Inde

23 novembre 2012
Université Paul-Valéry Montpellier 3
EMMA, Centre Saint Charles, salle des colloques n° 2
en collaboration avec le Département d’Etudes Anglophones, la Ville de Montpellier et l’association So Bollywood
 

11h - Arundhati Virmani, Historienne, EHESS, Marseille
Peut-on parler d’une identité nationale en Inde coloniale et post-coloniale?

L’accent mis ces dernières décennies sur les fractures identitaires – communautaires, religieuses, ethniques, linguistiques, pour ne pas évoquer la caste – occulte l’affirmation et la consolidation de l’identité nationale en Inde depuis l’époque coloniale. Rassembler les Indiens de régions, de groupes sociaux et de classes différents et parfois opposés à la fois par leurs projets d’avenir  et par leur perception du passé, a constitué un premier défi pour les nationalistes indiens à l’époque coloniale. Construire une identité partagée s’avéra alors d’autant plus difficile que l’exercice allait à l’encontre des politiques identitaires du gouvernement anglais qui privilégiaient les différences.
Cette intervention discute les potentiels de cette entreprise nationaliste et les obstacles qu’elle a rencontrés. Elle examine les processus de sélection et d’élaboration de quelques signes, symboles ou icones (le drapeau, le rouet, Gandhi) pour rassembler les Indiens dans une identité commune. Leur trajectoire dans le champ politique colonial marqué par la surveillance et la censure et les réponses d’adhésion ou de rejet qu’ils ont suscitées révèlent les forces et les faiblesses de la culture politique nationale.
Suivre les développements de cet héritage après l’indépendance dans les politiques de l’état indien avec des confrontations et contestations nous conduit à comprendre la ‘vernacularisation’ des identités. Face à la montée d’identités conflictuelles dans l’espace indien qui mettent en question les politiques de l’état indien et les possibilités présentées par un système d’échanges et de déplacements globaux, où en sommes-nous avec l’héritage héritage identitaire indien?

Arundhati Virmani, historienne, est spécialiste de l’Inde coloniale et postcoloniale. Elle enseigne actuellement à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (pôle régional de Marseille). Elle a publié  L’Inde, une puissance en mutation, (Paris, La Documentation française, 2001 ; India: 1900-1947. Un Britannique au cœur du Raj (Paris, Autrement, 2002); A National Flag for India. Rituals, Nationalism and the Politics of Sentiment (Delhi, Permanent Black, 2008); Atlas historique de l’Inde (Paris, Autrement, 2012). Elle achève actuellement la rédaction d’Emotional Pasts: Questions for Indian Political Culture (New Delhi, Three Essays, à apparaître, 2013)



13h30 - Harsh Kapoor, Sociologue, activiste et chercheur indépendant en France et en Inde, fondateur du South Asia Citizens Web http://www.sacw.net

Fractures de la citoyenneté et prolifération identitaire : quelques réflexions autour de l’Inde


Pendant la période coloniale, la perspective orientaliste a contribué à mettre en place les catégories qui ont donné un cadre administratif et légal aux identités sociales et religieuses de l’Inde multiculturelle. La codification de ce qui était auparavant des distinctions sociales floues a favorisé la constitution de véritables « communautés ». La « Partition » du pays en 1947 s’est faite selon des lignes religieuses et, juxtaposant les communautés, les politiques identitaires ont formé la base de la nouvelle nation indienne. L’état postcolonial a été profondément marqué par l’administration coloniale. Parallèlement, un modèle d’appartenance nationale plus différencié qu’unitaire se fit jour pour façonner l’imaginaire national, comme en témoigne l’expression « unis dans la diversité ». Le traitement égalitaire des religions et des communautés  est devenu le cœur de la laïcité à l’indienne. Les politiques identitaires ont orienté les mouvements sociaux : le nationalisme hindou, la droite musulmane, les mouvements nationalistes ou régionalistes, ethniques, et autres mouvements tribaux. Les problématiques de la laïcité ont cédé la place aux politiques identitaires. Les exemples sont nombreux parmi les syndicats, les associations de défense des droits de l’homme, et même la gauche, les élites dominantes, les universitaires, etc. La conséquence de cette évolution est une diminution radicale de la liberté d’expression.


14h30 - Martine van Woerkens, Anthropologue, Ecole Pratique des Hautes Etudes, Section des Sciences Religieuses, Paris

Genre, identités et luttes féminines en Inde
 

À la fin des années 70 en Inde, des intellectuelles et des activistes manifestaient dans les rues et révélaient au sein de l’espace public que des femmes étaient quotidiennement  brûlées vives, violées, ou supprimées avant de naître, sans qu’aucune sanction ne soit prise envers les coupables. Le  concept de genre, c’est-à-dire, la construction sociale des identités sexuées selon un principe de division et de hiérarchisation, permit alors de nommer, dénoncer, et tenter de redresser ces dérives du patriarcat indien.  Le genre fut alors porteur d’une utopie, celle d’une identification de toutes les femmes avec cette lutte dirigée contre la domination masculine.
Dans les  années 80, éclata l’affaire Shah Bano. Cette veuve musulmane répudiée par son mari, tentait d’obtenir des tribunaux l’octroi d’une pension alimentaire qui lui fut finalement refusée au nom du Code de la famille musulmane. Le genre revêtait donc un sens différent selon la communauté religieuse où il se déployait, l’antagonisme hommes femmes devait désormais être conjugué à l’islam, à l’hindouisme… entraînant des divergences d’enjeux au sein du mouvement des femmes.
Les publications des auteures dalit, le film de Kapoor sur Phoolan Devi, la sortie du placard des minorités sexuelles, déterminèrent dans les années 90 un autre élargissement du paradigme « genre » dans lequel non seulement la religion, mais aussi la caste, la classe économique et  la sexualité devaient être prises en compte.
En Inde comme aux USA et en Amérique latine, la notion de genre se transforma, s’hybrida avec d’autres sources d’inégalité sociale afin de rendre compte de la visibilité nouvelle de ces multiples identités féminines. L’utopie des débuts avait fait long feu. Certes,   l’antagonisme des sexes et la domination masculine touchent toutes les couches de la société, mais la variabilité des enjeux et des intérêts provoqua à juste titre le foisonnement et la dispersion des luttes des femmes indiennes, tandis que déclinait le sentiment de leur appartenance commune.

Martine van Woerkens est chercheuse à l’Ecole Pratique des Hautes études, section des sciences religieuses, Paris, et travaille principalement sur l’histoire coloniale indienne et sur le statut des femmes indiennes. A publié de nombreux articles et deux ouvrages portant sur ces questions : Le voyageur étranglé. L’Inde des Thugs, colonialisme et imaginaire (Albin Michel, 1995) et  en mars 2010, chez le même éditeur, Nous ne sommes pas des fleurs. Deux siècles de combats féministes en Inde. 



16h – Laetitia Zecchini, Chercheur en littérature et pensée postcoloniale, CNRS-ARIAS, Paris

L’espace de l’écriture et l’espace de la nation : Poésie, censure et hospitalité à Bombay.

Bombay, ville-archipel, ville-monde, ville-hyperbole, métropole magnétique et cosmopolite est aussi devenu le théâtre d’un certain fondamentalisme culturel, en particulier mis en oeuvre par le Shiv Sena (« armée de Shivaji »), organisation agressivement régionaliste créée pour préserver les droits des « fils du sol » Maharashtriens, protéger le territoire de la pollution culturelle et la "décadence" d’éléments supposés étrangers, inauthentiques ou anti-nationaux. Au nom d’une idée du propre et de la propriété en tout cas d’un proprement indien, mais également d’une définition majoritaire, donc hindoue de la nation, il s’agit de purger l’espace, l’histoire et l’identité de tout ce qui serait exogène ou minoritaire, purger par exemple les noms de la ville des dénaturations de l’histoire. L’art, au nom de transgressions supposées à l’hindouisme et à la nation devient cible: voir parmi d’autres exemples la violence récente suscitée par l’essai remarquable d’A. K. Ramanujan « Three hundred Ramayanas and some thoughts on translation », par un roman de Rohinton Mistry, par une biographie de Shivaji chez OUP en 2003 ou par l’œuvre du peintre M. F. Hussain, forcé à l’exil. Beaucoup d’écrivains à Bombay parlent par ailleurs d’une forme d’auto-censure.
Face donc à l’excision multiforme de l’étranger, à une indianité définie comme cette « pulsion totalitaire de la racine unique » dont parle Edouard Glissant ou à une idéologie nationaliste promouvant une hindouité associée à la majorité religieuse et culturelle, certains poètes, dont Arun Kolatkar (1931-2004), poète bilingue en anglais et en marathi, refusent de tracer une frontière entre ce qui serait inclus et exclu dans l’espace de la nation et l’espace de l’écriture et montrent qu'aucune tradition, aussi sacrée soit-elle, n'échappe à la traduction et à la ré-interprétation. Cette poésie de l’hospitalité fait de la place et donne du temps à ce « multiple qui surabonde » dont parle Rancière et qu’il associe à l’immigré « de trop », retraçant la filiation poétique et celle de Bombay avec tout ce qui est infime, décentré, itinérant, étranger, avec tout ce qui « reste ». Kolatkar célèbre en anglais - langue déplacée, langue minoritaire, langue "exogène" - Bombay et non Mumbai, célèbre un lieu déplié et altéré par l’histoire et par l’étrangeté qu’elle charrie.

Laetitia Zecchini est chargée de recherche au CNRS à Paris (Laboratoire Arias). Ses publications et ses recherches portent sur la poésie indienne contemporaine, sur les théories postcoloniales, sur les généalogies non-occidentales des modernités artistiques, sur les littératures dalits et plus généralement sur la politique de la littérature. Elle travaille actuellement à un ouvrage provisoirement intitulé "Arun Kolatkar and Literary Modernism in India". Sa traduction (en collaboration avec Pascal Aquien) d'un recueil de Kolatkar, Kala Ghoda: Poèmes de Bombay sortira en collection Poésie/Gallimard au printemps 2013.

07 septembre 2012

Poétique et traduction

Je transmets : 

Parution aux Presses Universitaires de Sainte Gemme du premier numéro de la collection Métaphrastiques, dirigée par Jean-René Ladmiral :

Poétique & Traduction

Textes réunis et présentés par
Bénédicte de Buron-Brun
&
Franck Miroux


TABLE DES MATIÈRES

PRÉFACE

Esthétique de la traduction
Jean-René Ladmiral (Paris-X-Nanterre/ ISIT, France)                  


I.                   TRADUIRE EN CONTEXTE : adaptation et rÉvision du texte

Sourciers et ciblistes : une problématique revisitée
Jean-René Ladmiral (Paris-X-Nanterre/ ISIT, France)                  

Considérations sur les traductions des textes espagnols classiques
Claude Allaigre (Pau et Pays de l’Adour, France)                        

Traduction, adaptation et révision du langage poétique au cours du Romantisme britannique
Diego Saglia, (U. de Parme, Italie)                                                 

Traduire Azorín: Superrealismo (1929). Expériences et approches d’un traducteur
Christian Manso (Pau et Pays de l’Adour, France)                        

Substitutions et recréation littéraire dans la traduction française du roman El poeta sin párpados
Lourdes Ventura (Madrid, Espagne)                                          

La poétique umbralienne à l’épreuve de la traduction : de Mortal y rosa à A Mortal Spring
Bénédicte de Buron-Brun (Pau et Pays de l’Adour, France)
Franck Miroux (Paris III-Sorbonne Nouvelle, France)                              

II.                traduire la poÉsie : INTERPRÉTATION et recomposition

L’intraduisible légèreté du vers ou l’harmonie recomposée ? Poésie et traduction, une relation duelle
Franck Miroux (Paris III-Sorbonne Nouvelle, France)                  

Traduire la polyphonie d’une comédie musicale : Marie Laveau de Derek Walcott
Nicole Ollier (Michel de Montaigne-Bordeaux III, France)                      

Pourquoi traduire la poésie ? La traduction en allemand des Amours de Marie de Pierre Ronsard
Georg Holzer (Opéra de Dortmund, Allemagne)                          

Traduction, ajouts et substitutions, ou comment Richard Howard s’est approprié Baudelaire
Evi Zemanek (U. de Fribourg, Allemagne)                                     

Louise Labé : le pétrarquisme au féminin et ses adaptations masculines
Beatrice Nickel (U. de Stuttgart, Allemagne)                                 

Le Pouchkine de Marina Tsvetaeva : traduction et dialogue de deux poètes d’un siècle à l’autre
Thanh-Vân Ton-That (Paris Est-Créteil, France)                          


III.             TRADUIRE L’AUTRE ET LE MOI : reconstrution ou destruction du texte ?

Traduction et reconstruction du discours politique et poétique
Stephanie Schwerter (EHESS/MSH, France)                              

Traduire la syntaxe ? Rythme, ruptures et continuité
Thomas Barège, (Orléans, France)                                               

Reproduction du texte : Les particules élémentaires et Atomised de Michel Houellebecq
John McCann (U. d’Ulster, Royaume Uni)                                  

Écrire en bilangue ou traduire du pareil au même : Georges Perec, Trompe l’œil et Uljana Wolf, Falshe Freunde
Hans Hartje (Pau et Pays de l’Adour, France)                             

Ramon Saizarbitoria ou la douleur d’être traduit
Ur Apalategui (Pau et Pays de l’Adour, France)                         

Poétique, traduction et autodestruction chez José Pin i Soler : le problème du traducteur bilingue
Dolores Thion Soriano-Mollà (Pau et Pays de l’Adour, France)   

04 septembre 2012

La critique noire : séminaire 2012-13

La critique noire : présence africaine entre les langues


Séminaire de Master en Littérature comparée
jeudi 18h-21h, du 4 octobre au 13 décembre 2012, Musée du Quai Branly, salle 1 (Livret Enseignements 2012-1)
Claire Joubert

Une part déterminante de la force critique de l’activisme culturel noir antiraciste et anticolonialiste du XXe siècle tient à sa projection internationale, et donc à ses résonances et ses translations entre les langues de la diaspora. Diaspora, internationalisme, panafricanisme, ne sont que quelques unes des configurations de ces inventions politiques majeures qui ont déstabilisé et fissuré, jusqu’à la Décolonisation puis dans ses suites postcoloniales, les hégémonies enserrant le système des relations internationales. Le rôle de la traduction a été, plus qu’un instrument nécessaire, celui d’une problématisation politique active, régulièrement activée pour une politique culturelle de la différence.
La mise en lumière de cette histoire permet de réinterroger les théories postcoloniales anglophones, qui ont frayé des analyses importantes de la politique des langues dans la domination coloniale : car les langues du colonisateur ont également trouvé, dans ces créations de réseaux inter-langues et transcoloniales, une valence anticoloniale qui a été décisive pour l’effondrement des impérialismes européens modernes. Qui reste, également, une puissance critique dans le rapport politique international de la Mondialisation.
Le cours présente l’histoire et les enjeux de ces effets de traduction, en se concentrant sur les rapports entre anglais et français : sur les solidarités, les confrontations et les circulations transatlantiques de la pensée et des œuvres, des artistes, intellectuels et activistes, entre Antilles françaises et British West Indies, pays africains anglophones et francophones, Harlem, Paris, Bruxelles, et Londres. Sur ce matériau d’histoire culturelle, le questionnement théorique réexamine le rapport poétique – politique, en l’interrogeant à la lumière, comparatiste, de la différence des langues.

Langue d'enseignement : français
Langue des textes étudiés : français et anglais
Le séminaire, donné en partenariat avec l'Université Paris 8, est ouvert au public.  


Premières indications bibliographiques
- Du Bois, W.E.B., The Souls of Black Folk (1903), Oxford University Press, 2008
Edwards, Brent Hayes, The Practice of Diaspora: Literature, Translation, and the Rise of Black Internationalism, Harvard University Press, 2003
- Friedman, Alan Warren (ed.), Beckett in Red and Black: the Translations for Nancy Cunard’s Negro (1934), University Press of Kentucky, 2000
- Frioux-Salgas, Sarah, et al. (dir.), Présence africaine. Les Conditions noires : une généalogie des discours, Gradhiva, 10, 2009
- Gilroy, Paul, The Black Atlantic. Modernity and Double Consciousness, London, Verso, 1993. Traductions françaises : L’Atlantique noir. Modernité et double conscience, trad. par Jean-Philippe Henquel, Lille, Kargo et Paris, Eclat, 2003, et sous le même titre par Nordmann, Paris, Amsterdam, 2010.
- Hall, Stuart. « Cultural Identity and Diaspora » (1989), reptd. dans Patrick Williams et Laura Chrisman, Colonial Discourse and Postcolonial Theory: A Reader, Hemel Hempstead, Harvester Wheatsheaf, 1993
- Mangeon, Anthony. La Pensée noire et l’Occident. De la bibliothèque coloniale à Barack Obama, Sulliver, 2010.
- Présence africaine. Revue culturelle du monde noir (créée en 1947, par Alioune Diop).
- Smouts, Marie-Claude (dir.), La Situation postcoloniale. Les postcolonial studies dans le débat français,  Paris : Presses de Science Po, 2007
- Young, Robert. Postcolonialism: an Historical Introduction, Oxford : Blackwell, 2001.
Autres textes de James Baldwin, Aimé Césaire, Ralph Ellison, Franz Fanon, Edouard Glissant, V.Y. Mudimbe, Ngugi wa Thiong’o, Malcolm X – à préciser.