22 février 2010

La traduction scientifique, 1660-1840

Séminaire "Les langues de l’échange savant, 1660-1840. La traduction scientifique et technique : pratiques et enjeux", Jeudi, 24 février 2010, 10 h-12 h

Odile Gannier, Université de Nice, CTEL
"La traduction et la pratique du "Supplément" dans la chronique des
voyages"
Centre Alexandre Koyré-Centre de recherches en histoire des sciences
et des techniques, Pavillon Chevreul (3e étage), Muséum national d’histoire naturelle, 57
rue Cuvier, 75005 Paris (métro Jussieu)

Résumé :
Les récits de voyages suscitent des efforts de traduction et de diffusion assidus, particulièrement à la fin du XVIIIe siècle, qui voit des chassés-croisés entre les grandes puissances maritimes de
l’époque. En ce qui concerne principalement les voyages anglais et français, les traductions sont destinées au grand public, mais sont assurément aussi liés aux intérêts scientifiques, politiques et stratégiques : on les retrouve citées et commentées, elles sont aussi le lieu de règlement de comptes entre nations. Ces objectifs différents entraînent des particularités différentes : les relations proposées au grand public sont souvent adaptées au goût du lectorat ciblé, abrégées, condensées, souvent réorganisées non selon une répartition par voyage ou par ordre chronologique mais plutôt par région ou par thème. Ces traductions ont pratiquement peu à voir avec des traductions littéraires : d’ailleurs, le nom du traducteur est très fréquemment omis, et parfois aussi celui de l’auteur. Les voyageurs eux-mêmes affirment souvent que leur souci du style est inexistant, au profit d’un respect de l’exactitude – qui peut au contraire être élastique dans les traductions. L’intégrité d’un récit en tant que tel n’est manifestement pas toujours le souci premier des traducteurs et les éditions proposent des feuilletages et des continuations qui sont plutôt des adaptations que des « traductions".