28 mai 2009
Journée d'étude Histoire intellectuelle / histoire culturelle
co-organisée par le Groupe de recherches sur l'histoire intellectuelle (EA 1569, Paris 8) et le CRIDAF (EA 453, Paris 13)
Vendredi 12 juin 2009, Bât D, salle D 301, Université Paris 8
Cette journée d'étude a pour objectif d'examiner les liens qu'entretiennent histoire intellectuelle et histoire culturelle, entre divisions et « voisinages » pour reprendre l'expression de Roger Chartier dans Au bord de la falaise. Il apparaît en effet de plus en plus difficile d'étudier modes de pensée et débats intellectuels en dehors de leur contexte, sans prendre en compte, entre autres, les circonstances de production et de publication des textes, ainsi que leur réception. Il en va de même pour les études littéraires (matérialité du texte, évolution des paratextes, questions de lectorat et d'appropriations des textes, de reconnaissance critique etc.), pour l'histoire (avec une sociologie des textes qui prenne en compte l'historicité de la production des textes et
de leurs appropriations). On tentera de replacer les notions d'histoire intellectuelle / histoire culturelle, dans une perspective à la fois historique et géographique, puisque ces notions évoluent et n'ont pas des définitions identiques en France, Angleterre et aux Etats-Unis. On
examinera également les transferts de concepts et de méthodes d'analyse entre mondes anglophone et francophone. Une série d'études de cas montrera par ailleurs l'apport réciproque des deux approches.
Programme
9h30-12h : Présidence de séance : Karine Bigand, Paris 13
Ann Thomson (Paris 8) : « L'histoire intellectuelle peut-elle se passer de l'histoire culturelle ? »
Colin Jones (Queen Mary Université de Londres) : « The French Smile Revolution? Identity and Dentistry in 18th-Century Paris »
Ariane Fennetaux (Paris 7) : « Pockets of resistance: l'objet comme source de l'histoire culturelle »
14h-17 : Présidence de séance : Emmanuelle de Champs, Paris 8
Claire Parfait (Paris 13): « Histoire du livre et historiographie: William Wells Brown, 'The Black
Man'(1863) »
Rose-May Pham Dinh (Paris 13): « Enjeux sociaux et culturels de la littérature de jeunesse: perspectives historiques et débats contemporains. »
Anne Ollivier-Mellios (Paris 13): « L'histoire intellectuelle en France et aux Etats Unis : essai de synthèse »
contact :
Claire Parfait : claire.parfait@univ-paris13.fr
Ann Thomson : ann.thomson@wanadoo.fr
Ceux qui souhaitent déjeuner sur place sont priés de se faire connaître
auprès d'Ann Thomson avant le 8 juin.
26 mai 2009
Conférences Judith Butler, Martha Nussbaum (mai-juin, ENS)
25, 28 mai et 6 juin, salle Dussane (ENS, 45 rue d'Ulm) :
Judith Butler
Lundi 25 mai, 18h-20h30, salle Dussane: « Appréhender une vie : un combat de reconnaissance »
Jeudi 28 mai, 18h-20h30, salle Dussane: « Compter les morts de guerre »
Les conférences seront données en français et seront suivies d’un buffet.
Martha Nussbaum
Samedi 6 juin, 10h30-13h00, salle Dussane: « Égalité et amour à la fin des Noces de Figaro : constituer les émotions démocratiques »
Colloque : "La nation nommée roman" (4-6 juin, Paris IV)
Colloque international et interdisciplinaire du Centre de Recherche en Littérature Comparée de l’université Paris-Sorbonne (Paris IV)
Les 4-5-6 juin 2009 à la Maison de la Recherche de l’université Paris-Sorbonne
28 rue Serpente 75006 Paris. Salle D-035
Organisation : Danielle Perrot-Corpet (Paris IV/CRLC), Lise Gauvin (Université de Montréal / CRILCQ), Jean-Yves Masson (Paris IV/CRLC)
Site du CRLC : www.crlc.paris4.sorbonne.fr
Contact : danielle.perrot@wanadoo.fr
ARGUMENTAIRE ET PROGRAMME
Dans un monde où le grand récit de la Raison occidentale a laissé la place à une « archipélisation » des discours (Édouard Glissant), le roman a vu l’émergence de consciences linguistiques inédites, qu’elles soient liées au bilinguisme imposé par l’expérience coloniale, aux expériences de l’exil et de l’errance, ou encore au malaise de nombreux écrivains allemands, autrichiens, français, espagnols et autres vis-à-vis d’une langue maternelle dont la mémoire historique est ressentie comme chargée de crimes. Aux yeux de Carlos Fuentes, « la nation nommée Roman » rassemble ainsi ses « citoyens » romanciers à travers le monde, au gré d’un mouvement de relativisation et de démultiplication des critères d’appartenance identitaire, mouvement qui, depuis maintenant plusieurs décennies, vise à remettre en cause la désormais classique distribution des scènes littéraires entre « centre » et « périphérie » : « Nous sommes tous périphériques — écrit Fuentes —, ce qui est peut-être la seule façon d’être aujourd’hui universel » (Geografía de la novela, 1993 / Géographie du roman, 1997, p. 21).
On peut se demander dans quelle mesure une telle position ne suppose pas résolues des tensions qui sont peut-être inhérentes à la littérature elle-même, dans son effort pour se constituer en espace autonome, pour se libérer des déterminations historiques et culturelles qui pèsent sur tout écrivain. Si l’on choisit de voir dans la littérature l’effet spécifique d’un processus d’arrachement à des déterminations historiques (et en particulier « nationales ») qui, elles, demeurent différenciées d’une scène littéraire à une autre : jusqu’à quel point sera-t-on fondé à reconnaître et à décrire de mêmes enjeux dans les entreprises littéraires d’écrivains séparés a priori par des contextes historiques très contrastés ? Jusqu’à quel point, par exemple, un Allemand, un Suisse, un Colombien et un Québécois sont-ils susceptibles de partager la même idée de ce que peut ou doit la littérature ?
Il nous semble que seule la mise en regard de lectures attentives à la manière dont chaque œuvre articule l’expérimentation formelle à une inscription du destinateur et du destinataire dans un espace éthique pourrait apporter quelques éléments de réponse à ces questions. Des éléments de réponse certes très partiels, mais susceptibles de fournir quelques précieux (contre?) - exemples aux nombreux discours généraux qui fleurissent actuellement sur la littérature « mondialisée ».
Pistes de recherche possibles
- Les similitudes sont frappantes entre le travail des romanciers des aires postcoloniales pour donner un nom aux réalités masquées par le discours européocentriste, pour donner une voix aux « vaincus », esclaves, marginaux et autres parias de la culture dominante (travail théorisé notamment par Edouard Glissant ou Carlos Fuentes), et l’effort que mènent depuis les années 1960 certains auteurs européens pour « décoloniser » leur propre langue occupée par une mythologie identitaire qui, des spéculations romantiques sur le « génie des langues » à la langue de bois des totalitarismes, fait obstacle à l’émergence d’une authentique « expérience du divers » (Segalen), seule susceptible de féconder une réflexion sur l’Europe comme espace ouvert et creuset d’influences en perpétuelles variations.
Pour autant, ce travail de « décolonisation » de la langue par l’écriture romanesque est-il le même en Europe, dans les aires postcoloniales, ou encore au Québec ? Si le romancier doit chercher, selon la formule de Juan Goytisolo dans Juan sin tierra (1975), à « penser contre sa propre langue » en travaillant à la libérer des habitudes mentales qu’une longue domination idéologique a comme calcifiées jusque dans ses mots et ses structures, ce romancier livre-t-il le même combat lorsque la langue en question est celle de l’ancienne puissance coloniale, et lorsque cette même langue est dénoncée comme chargée d’une mythologie aliénante voire criminelle par l’écrivain européen lui-même ?
- Il est remarquable que la quête d’une littérature capable de faire entendre la langue « hors Pouvoir » (Roland Barthes) mène aujourd’hui nombre de romanciers européens et extra-européens à voir en Rabelais et en Cervantès, non seulement les « origines », mais aussi les références tutélaires du roman actuel. La tendance chez les auteurs francophones est d’ailleurs de mêler explicitement les deux références, le jeu entre réalité et fiction étant « rapporté » à Cervantès, et le jeu sur la langue à Rabelais (comme dans Don Quichotte de la démanche (1974) du Québécois Victor-Lévy Beaulieu). Ainsi, Kundera, après avoir défini le « roman européen » comme une « entreprise historique née avec Rabelais et Cervantès », affirme que « les romans nés au-dessous du trente-cinquième parallèle, quoique un peu étrangers au goût européen, sont le prolongement de l’histoire du roman européen, de sa forme, de son esprit, et sont même étonnamment proches de ses sources premières ; [car] nulle part ailleurs la vieille sève rabelaisienne ne coule aujourd’hui si joyeusement que dans les œuvres de ces romanciers non-européens » (M. Kundera, Les Testaments trahis, (1993), Folio, 2000, p. 43-44). Quant à C. Fuentes, il lit dans la « poétique de la relation » d’Édouard Glissant un héritage de Cervantès : la littérature hispano-américaine, littérature « périphérique » dans un monde qui n’a plus de centre, est sous sa plume une « littérature de la Manche, roman impur, fiction métisse » (Géographie du roman, op. cit., p. 23).
Il serait intéressant de confronter ce type de propos aux diverses formes de réception effective de Rabelais et de Cervantès dans le roman actuel : quelles sont les formes — communes ? — que prend l’intertextualité cervantine et/ou rabelaisienne dans ces littératures européennes et extra-européennes ? Quelles sont les significations —communes ?— d’un « héritage » qui s’accompagne — plus ou moins sciemment selon les cas — de processus de mythification ?
- Enfin, il serait fructueux de s’intéresser aux diverses façons dont certains romans prennent explicitement en charge la comparaison entre littérature européenne et littérature extra-européenne, qu’il s’agisse pour le romancier d’affirmer une communauté d’enjeux, ou au contraire de souligner des différences irréductibles.
Jeudi 4 juin : qu’est-ce que la « nation nommée Roman » ?
- 9h 15 Ouverture du colloque par Jean-Yves MASSON, Directeur du CRLC.
- 9h30 Danielle PERROT-CORPET (Paris-IV) : « “La nation nommée Roman” face aux histoires nationales : introduction ».
Conférence inaugurale, Introduite par Lise Gauvin : 9h 45 Edouard GLISSANT : « Faire l’Histoire, écrire l’Histoire ».
10h 30 : débat et pause.
« Littérature mondiale » et mondialisation : enjeux théoriques
Président : Jean-Yves MASSON (Paris IV)
- 11h Wolfgang ASHOLT (Osnabrück) : « Une Weltliteratur postcoloniale est-elle possible ? »
- 11h30 Alfonso de TORO (Leipzig) : « Transversalité - Hybridité - Positionalités : “l'autre histoire” - “la vraie histoire” »
- 12h : discussion.
12h45 : Déjeuner au Club des Enseignants.
Frontières et espaces sud-américains
Présidente : Véronique GELY (Paris IV)
14h 30 Daniel-Henri PAGEAUX (Paris III) : « Sur quelques espaces imaginaires du roman hispano-américain : zone, nation, continent, Weltliteratur »
15h Jean-Claude LABORIE (Lyon III) : « Le border-line, ou l’expérience intime de la frontière, chez W. Faulkner, G. Rosa et J. Saer ».
15h30 : Discussion et pause.
Traversée des frontières et relations plurielles
Présidente : Danielle PERROT-CORPET (Paris IV)
- 16h15 Vincent MESSAGE ((Paris VIII) : « Défense et illustration du pluralisme chez Carlos Fuentes et Edouard Glissant ».
- 16h45 Valérie DESHOULIERES (Saarbrücken) : « Déterritorialisations et reterritorialisations du roman. Romain Gary, Edouard Glissant : de l’Europe au Tout-Monde ».
- 17h15 : discussion.
18h : Cocktail à la Maison de la Recherche, offert par la Délégation générale du Québec à Paris
Conférence Anita Desai en ligne
Une version de cet entretien sera publiée dans le prochain numéro spécial de la revue Etudes Anglaises consacré au roman indien de langue anglaise (n°2 / avril-juin 2009).
Appel à contribution : Colloque sur l'intertextualité
Date limite : 30 mars 2009
L'intertextualité dans le roman contemporain de langue anglaise
Dans le cadre de ses travaux autour des problématiques de la reprise en littérature (colloque 2006) et de la répétition (séminaire « Lettres, langue et psychanalyse »), le CARMA organise une journée d'étude consacrée à l'intertextualité dans la littérature anglophone contemporaine qui se tiendra à Lyon le vendredi 19 juin 2009.
Déjà quarante ans depuis que Julia Kristeva inaugurait le terme d' « intertextualité » dans la langue française. Ce concept critique d'inspiration bakhtinienne a donné naissance à une multiplicité d'emplois et de théories, certaines privilégiant l'acception dialogique et interdiscursive du terme (Kristeva), d'autres son caractère opératoire (Jenny, Genette), d'autres enfin ont pu y voir le locus de la littérarité (Riffaterre).
L'intertextualité a pu aussi se voir instrumentalisée par l'école structuraliste afin de servir le triomphe du lecteur consacré par la mort de l'auteur. Bien que critiquée, galvaudée, malmenée, l'intertextualité, même si elle est sans fond, n'est pas sans fondement. Preuve en est son dynamisme fécond dans la scène littéraire contemporaine anglophone au cours des trente dernières années. Des auteurs comme Peter Ackroyd, Antonia S. Byatt, Angela Carter, Jeanette Winterson, Patrick McGrath, Julian Barnes, Salman Rushdie, Joseph O'Connor, Thomas Pynchon, John M. Coetzee, Joyce Carol Oates, Margaret Atwood et Will Self attestent la vitalité d'une écriture sous influence, qui loin de la ressentir comme une angoisse, ont choisi de pleinement l'embrasser. Ainsi, l'intertextualité est un concept-clé pour interroger le roman contemporain et inversement, le roman contemporain semble imposer un retour critique sur cette notion.
On peut ainsi se demander quels sont, au-delà du « travail d'assimilation et de transformation » intertextuel (Jenny), les effets de l'intertexte sur la relation entre texte, auteur et lecteur. N'y aurait-il pas une spécificité de l'intertextualité contemporaine qui dépasserait les manipulations intertextuelles d'auteurs modernistes comme Joyce ou Eliot, dont l'écriture est antérieure de plusieurs décennies à l'avènement du concept ? L'intertextualité assumée du texte contemporain ne force-t-elle pas la « refonctionnalisation » (Rose) et ne guide-t-elle pas vers une transformation radicale de la relation littéraire ? L'écriture intertextuelle semble en effet ouvrir à la réécriture tout en opérant un bouleversement des rapports chronologiques et généalogiques dans l'espace littéraire.
Le rôle du lecteur mérite aussi d'être reconsidéré. Doit-il encore être vu comme le foyer principal d'actualisation des intertextes, quelles sont les limites de sa compétence, de sa liberté interprétative ?
Parallèlement, l'intertexte n'est-il au service que de la dissémination ou peut-on l'envisager comme une modalité de la fonction-auteur ? Récrire, c'est tout de même écrire, si bien que la question peut se poser de savoir si l'intertextualité est littérarité, c'est-à-dire le propre de l'écriture, ou si une écriture propre est possible parmi « l'incessante circulation des textes » (Genette) ?
Les communications pourront s'articuler autour des axes suivants :
- Renouveau des pratiques hypertextuelles (pastiche, parodie, palimpseste) et citationnelles (épigraphe, citation parcellaire ou plagiaire).
- Diachronie intertextuelle : modernisme, postmodernisme et contemporanéité
- Rapports auteur / intertexte, intertexte/ auteur.
- Style et intertexte : propre de l'écriture au second degré
- La réception intertextuelle : refonctionnalisation, perception, interprétation.
- Savoir du lecteur exégète ou désir du sujet lisant ?
Les propositions, en français ou en anglais, sont à adresser pour le 30 mars sous forme d'un abstract de 250 mots environ assorti d'une biobibliographie de quelques lignes aux organisateurs aux adresses électroniques suivantes : emiliewalezak@yahoo.fr et Jocelyn.Dupont@univ-lyon2.fr.
Les doctorants anglicistes ou comparatistes sont les bienvenus. Les communicants disposeront d'un temps de parole de 20 minutes suivi d'une dizaine de minutes consacrées au débat.
Homi Bhabha à Paris 8
Homi BHABHA
La remise du titre de Docteur Honoris Causa au professeur Homi Bhabha, éminent spécialiste, théoricien des études postcoloniales aux Etats-Unis et conseiller auprès de la présidente de Harvard pour les Humanités, revêt une double signification. Elle renforce une inscription déjà marquée de Paris 8 dans ce champ d’études qui connaît en France un regain d’intérêt sous l’impulsion des débats autour de l’héritage de la colonisation et de ce qui tient lieu de politique de l’immigration en Europe. Mais elle souligne aussi la force politique de l’engagement de Homi Bhabha au sein d’une prestigieuse université américaine en faveur des minorités.
Les travaux transdisciplinaires et transculturels d'Homi Bhabha organisent un dialogue critique entre les différents courants de lapensée postmoderne où se croisent de grandes figures de Vincennes, Hélène Cixous, Gilles Deleuze, Michel Foucault. Son livre majeur Location of Culture, Routledge (1994) a été traduit aux éditions Payot en 2007, sous le titre Les lieux de la Culture. Une théorie postcoloniale. Il y développe une réflexion sur l’altérité qui déplace la référence identitaire du sujet porteur de droits politiques, économiques, culturels, et la dégage d’une perspective essentialiste vers une dimension expérimentale dans laquelle s’élaborent ce qu’il nomme « stratégies du soi ». L’identité y devient un phénomène susceptible d’hybridations multiples et changeantes, mimétiques et créatrices, qui se transportent en des lieux infimes, « interstitiels ». Il s’en dégage une relecture du concept de cosmopolitisme plus soucieuse des marges institutionnelles et des « positionnements » des minorités que d’une citoyenneté assurée de droits universels. Par ce qu’il appelle « cosmopolitisme vernaculaire », Homi Bhabha n’entend pas défigurer les représentations concurrentes d’appartenance communautaire, mais repérer les espaces de circulation par où la subjectivation politique nourrit des transformations historiques, métamorphose les processus traditionnels de transmission culturelle. La pensée d’Homi Bhabha s’articule autour d’un projet de connaissance qui est en même temps un projet politique d’émancipation. Une telle articulation trouve un écho dans la volonté de Paris 8 de soutenir une pensée critique au principe de l’université. Aussi est-ce pour cette double raison que l’université Paris 8 a l’honneur de décerner à Homi Bhabha le titre de Docteur Honoris Causa.
Ces enjeux d’une vive actualité seront discutés à l’occasion d’une table-ronde organisée le 28 mai autour du livre d’Homi Bhabha Les lieux de la culture. Une théorie postcoloniale à laquelle participeront Stéphane Douailler, Jacques Rancière, Tiphaine Samoyault et Patrice Vermeren.
Homi Bhabha est actuellement professeur de littérature anglaise et américaine à Harvard, il y dirige le Humanities Center et il est depuis 2005 « Senior adviser » du Radcliffe Institute for Advanced Studies.
Parution : Englishness Revisited
http://www.c-s-p.org/Flyers/Englishness-Revisited1-4438-0595-5.htm
What is Englishness? Is there such a thing as a national temperament, is there a character or an identity which can be claimed to be specifically English? This collection of articles seeks to answer these questions by offering a kaleidoscopic vision of Englishness since the eighteenth century, a vision that acknowledges stereotypes while at the same time challenging them. Englishness is defined in contrast to Britishness, the Celtic fringe—Scotland in particular—Europe and the Continent at large. The effects of the Empire and of its loss are examined together with other socio-economic factors such as the two World Wars, de-industrialization and the different waves of immigration. Through a careful analysis of the arts, literature, philosophy, historiography, cultural and political studies produced in England and on the Continent over the last three centuries, a composite image of Englishness emerges, somewhere between centre and periphery, tradition and innovation, transience and timelessness, rurality and urbanity, commitment and isolation. Englishness is thus revealed as a protean concept, one which, whether it is a historical or political construct, a genuine emanation of a national desire or a simulacrum, retains its fascination and this volume offers keys to understanding its diverse expressions.
Table of Contents:
Introduction: The Dilemma of Englishness 1 Floriane Reviron-Piégay
Part I: Socio-Cultural Aspects of Englishness
Investigating the Early-Modern English Self 28 Hilary Larkin
Englishness: The Philosophical Backbone 45 Martine Semblat
The Line: An English Trait? 55 Sophie Aymes
/Hugh the Drover /by Ralph Vaughan Williams, or How to Restore the Englishness of English Opera? 68 Jean-Philippe Heberlé
A View of Englishmen from Street Level: Mike Skinner and the Geezer 79 Raphaël Costambeys-Kempczynski
Camping the Nation: Peter Ackroyd’s Mungrell Englishness 97 Jean-Michel Ganteau
Englishness and the Countryside. How British Rural Studies Address the Issue of National Identity 109 Julian Mischi
Part II: The Political Sphere
Empire and National Identity in the United Kingdom.126 Antoine Mioche
Negotiating Englishness 148 Nicholas Deakin
Making the Difference: The Construction of Englishness in Scottish Nationalist Discourse of the Inter-War Period 164 Keith Dixon
Edward Heath and the Europeanisation of Englishness: The Hopes and Failures of a European English Leader 174 Laëtitia Langlois
Reclaiming England for the Left: The Case of Billy Bragg 189 Jeremy Tranmer
British No More? The Political Debate on Englishness (1997-2007) 205 Pauline Schnapper
Part III: Englishness Versus Otherness
Hugo von Hofmannsthal, Rudolf Kassner and English Art: A Viennese Look at English Aestheticism 218 Marie-Claire Méry
Romish and un-English: Nation and Religion in the Decadent Literature of the 1890s in England 232 Claire Masurel-Murray
Wilde, France and Relative Englishness 244 Ignacio Ramos Gay
Dickens and Englishness: A Fundamental Ambivalence 262 Valerie Kennedy
Victorian Englishness and the Continent 276 Marianne Camus
The Complexity of Ford Madox Ford’s Englishness: Loving it as He Left 290 Robert E. McDonough
Owning one’s own self: D. H. Lawrence’s /England, My England/ 301 Milena Kovac(evic'
Part IV: English Fiction or the Fiction of Englishness
A Myth: Being English in /The Confessions of an English Opium-Eater/ by Thomas De Quincey 310 Céline Lochot
Englishness in Kingsley Amis 322 Andrew James
England, Englishness and Class 335 Richard Bradford
> “Unofficial Englishmen”: Representations of the English Gentleman
> in Julian Barnes’s /Arthur and George/ 352
> Elsa Cavalié
> (Dis)locating Englishness: the Case of Graham Greene and V.S.
> Naipaul 365
> Catherine Lanone
> Englishness in Hanif Kureishi’s /The Buddha of Suburbia / 378
> Anna Tomczak
> “Whose Englishness is it anyway?” James Hawes’ Post-Modern Take
> on Englishness in /Speak for England/ 389
> Christine Berberich
>
25 mai 2009
Journées d'étude Texte étranger : 18 et 19 juin
Jeudi 18 juin :
- séance 14h-17h : séminaire Actualité critique
- séance 17h30-20h : doctoriales (I), en présence d'Emilienne Baneth
Vendredi 19 juin : (E. Baneth baneth présente pour l'ensemble de la journée)
- séance 9h30-12h30 : séminaire Diversité des langues. Interventions prévues de Christine Lorre, et nos deux invités de Delhi, Saugata Bhaduri (de JNU, sur "Colonial Contact, Translation, and the Case of Modern Bengal: Towards a Cosmopolitics of Culture") et Simi Bhaduri (de Jamia Millia Islamia U, dont les champs de recherche sont postmodernisme, mondialisation, théorie littéraire/culturelle). Cette séance sera tenue en anglais.
- séance 14h-18h : doctoriales (II)
23 mai 2009
Le poème trace la voie de la cité : entretien avec Gérard Dessons
«La poétique étant avant tout une pratique critique du langage, elle prend nécessairement dans son questionnement le lien entre individu et société. J'y insiste : c'est la pensée du lien qui est première et qui définit chacun des deux termes de la relation» (Gérard Dessons).
à Henri Meschonnic
Les vivants trouvent à loger en nous. Et leurs passages, aussi fugaces soient-ils, avant même que de nous combler, laissent des trous. C'est ainsi que nos blancs, nos trous de mémoire sont occupés. Par d'autres. De même, le langage n'est pas fait que de mots. C'est ce que nous apprend, sur nous, le poème. Avec à la clé une pensée de l'altérité qui fait lien entre les mots comme entre les êtres. Et avec cette chance aussi de pouvoir l'extraire, cette pensée, du poème. Ainsi pour le poéticien Gérard Dessons, l'autre est premier en nous.
Et on doit articuler cette réflexion sur l'invention artistique qu'est la poétique à une pensée de l'éthique et du politique, aussi rigoureuse qu'audacieuse dans la cité.
Gérard Dessons est professeur de littérature française à l'Université Paris 8 de Saint-Denis. Membre fondateur du groupe Polart (poétique et politique de l'art), il a longuement cheminé avec Henri Meschonnic, cosignant Traité du rythme – Des vers et des proses (Nathan). Il a écrit de nombreux ouvrages sur l'art et la littérature et notamment publié aux éditions Laurence Teper Maeterlinck, le théâtre du poème, ainsi que Rembrandt, l'odeur de la peinture. Son essai L'Art et la Manière est paru aux éditions Champion.
— Gérard, vis-tu toujours à Saint-Denis même, à quelques pas de la station Basilique ? Il me semble que tu m'as déjà confié vivre là pas seulement par commodité, pas seulement en raison de la proximité avec l'université de Paris 8, où tu enseignes...
— Oui, je vis toujours à Saint-Denis. C'est un choix personnel. Bien sûr, je suis à quelques encablures de mon lieu de travail, mais aussi je me sens bien dans ce milieu multiculturel, « arc-en-ciel », où les communautés vivent ensemble, selon des modalités qui n'ont rien à voir avec le préjugé « communautariste » qui leur est souvent appliqué. La ville est un englobant qui permet l'échange des cultures et le passage des valeurs. Des institutions comme l'école ou le marché ont ici leur importance. De là le rôle, également, des associations, qui font un travail énorme pour favoriser les rencontres. En fait, tout le monde s'y met. La librairie Folies d'encre, le Café culturel. Pour moi, Saint-Denis, ville d'accueil par tradition, est bien « d'aplomb » avec Paris 8, qui a fait de son ouverture aux étudiants français et étrangers l'une de ses richesses.
— Dans un essai qui a causé quelques remous dans le paysage consensuel de la poésie contemporaine (Célébration de la poésie), Henri Meschonnic montre que pas une définition existante ne peut dire, au juste, ce qu'est la « poésie ». J'utilise à dessein le mot « paysage », comme si ce consensus était dans la « nature » même de la poésie. On sait ce que dit Adorno de la définition, qu'elle est un stade « pré-critique ». Peux-tu nous décrire en quelques mots les enjeux majeurs qu'il y a, selon toi, à lier fondamentalement le poème à la pensée critique ?
— En fait, l'idée de poème, telle que l'a formulée Henri Meschonnic, met en question à la fois l'essentialisation des formes de langage et toute tentative d'en dresser une typologie, sur le modèle de la rhétorique des genres. D'une part, il n'y a pas d'essence du poétique, qui transcenderait ses manifestations historiques, et, d'autre part, l'histoire de la « littérature » montre qu'il n'y a pas non plus de forme spécifique du poème (j'entends « forme », ici, dans le sens positiviste d'une donnée de l'expérience). La notion de poème excède, en effet, les dualismes formels comme l'opposition du vers et de la prose, du mot propre et du langage imagé, ou du roman et du théâtre. Le poème invente chaque fois la forme du poème. Et quand je dis « le poème », je veux dire l'ensemble des conditions nécessaires à l'avènement du poème. Pour qu'un objet de langage soit identifié comme poème, il faut des sujets, une société, une histoire des discours, etc.
C'est ce qui explique que l'action critique du poème est toujours globale. Ce n'est pas un simple ensemble de règles qui se trouve mis en jeu chaque fois qu'un poème déplace la définition du poème, mais le rapport d'une société au langage, au sens, à la valeur. Cette activité critique est donc nécessairement une activité éthique. C'est pourquoi Henri Meschonnic définit le poème comme une forme de vie qui transforme une forme de langage et comme une forme de langage qui transforme une forme de vie.
— Tu aimes à montrer qu'un vers de poète peut dire l'Histoire, dans sa tension même. Je pense précisément au premier vers de Robert Desnos dans « Printemps », poème écrit selon ses biographes du camp de Royallieu, à Compiègne, avant sa déportation :
« Tu, Rrose Sélavy, hors de ces bornes erres »
Peux-tu préciser en quoi l'approche critique de la poétique se différencie radicalement sur ce point, selon toi, des visées de l'histoire littéraire ?
— L'histoire littéraire pense l'historicité « positivistement », comme une donnée objective : un moment de la durée temporelle auquel appartiennent les événements produits dans ce laps. C'est en priorité cette appartenance qui donne à ces événements leur sens et leur valeur. En fait, ce point de vue repose à la fois sur l'illusion qu'il est possible de saisir la valeur historique d'une œuvre au moment même de son apparition (un retour dans l'histoire), et, corrélativement, sur l'ignorance que tout moment historique est une représentation, c'est-à-dire une vision à partir du présent. La poétique, elle, rapporte l'histoire au présent du dire (du dire l'histoire), qui implique autant l'engagement des singularités discursives que celui des modes de dire et de penser qui font une époque.
Dans le cas du poème de Desnos, « Printemps », écrit en 1944, c'est lui, le poème, et spécifiquement le premier vers (« Tu, Rrose Sélavy, hors de ces bornes erres »), qui fait son époque, qui marque une situation et qui, au lieu de l'illustrer, l'analyse. C'est d'abord l'atteinte au bien écrire qui fait d'un mal écrire un bien dire : la dissociation du groupe pronom sujet - verbe (« tu [...] erres ») et la greffe d'un syntagme apposé (« Rrose Sélavy »), transforment le « Tu » en « Toi » (« Tu [Toi], Rrose Sélavy, »). La deuxième personne est un sujet adressé, mais se transforme ici en vocatif. Plus qu'une adresse, c'est un appel à l'autre. Et cette valeur tient par l'accentuation de « Tu », qui forme un seul groupe rythmique. Il faut donc lire comme une valeur du poème la disjonction du groupe sujet - verbe. Une disjonction, il faut le remarquer, qui est d'ordre rythmique et non logique : même séparés, le sujet et son verbe restent grammaticalement et logiquement liés.
D'autre part, la présence immédiate du sujet adressé, corollairement avec le rejet du verbe en bout de vers, permet l'intercalation du groupe « hors de ces bornes », qui installe un dispositif prosodique (l'écho de la syllabe [or] : hors / bornes) résumant comme un emblème le statut du prisonnier tendu infiniment vers son évasion.
Les bornes contiennent leur propre extériorité comme une ombre portée. Ce qui est dit ici l'est non par les signes, mais à travers eux. C'est la signifiance qui fait l'histoire, et non la date de rédaction du poème. Plus précisément, c'est la signifiance du poème qui transforme le temps de l'écriture en temps du poème, qui en fait un monument dans l'histoire et pour l'histoire.
— Avec Henri Meschonnic, tu as œuvré à faire émerger, selon vos propres mots, « une anthropologie radicalement nouvelle, qui tente de penser ensemble le poème, l'histoire, le langage, l'éthique et le politique pour penser la vie ». Dans tes travaux personnels, si l'éthique paraît occuper une place de plus en plus importante, « première », n'est-ce pas parce que la poétique doit inlassablement interroger le lien entre individu et société ? Et ce, bien sûr, en se situant aux antipodes des figurations affligées ou élitaires du poète...
— Oui. La poétique étant avant tout une pratique critique du langage, elle prend nécessairement dans son questionnement le lien entre individu et société. J'y insiste : c'est la pensée du lien qui est première et qui définit chacun des deux termes de la relation. D'autre part, il est juste de dire que cette interrogation se fait « inlassablement », dans la mesure où cette critique, parce qu'elle est historique, se légitime d'être critiquée dans son activité même. Et, s'agissant du poème, le lien entre sujet et société passe par la constante remise en cause des notions d'auteur et de public. Le poète, dans ces conditions, ne peut être celui qui se donne des représentations de lui-même, mais l'activité du poème (pour Mallarmé, c'est le poème qui est « énonciateur »). Le poème, en tant que voix, implique nécessairement le public, par l'activité de réénonciation que constitue toute lecture. Son action est donc à la fois éthique et politique.
— Si tu devais mettre en exergue des expériences poétiques ou artistiques particulières aujourd'hui, à qui, ou à quoi, penserais-tu ?
— Plutôt que de mettre en avant des noms d'œuvres ou d'auteurs, je préfère évoquer un événement spectaculaire qui ne se présente pas comme une expérience artistique, mais qui, par les réactions qu'il a suscitées en France, participe de cette force critique que la modernité reconnaît comme un critère fondamental dans la définition des œuvres d'art.
Je veux parler de l'exposition « Our Body », qui s'est tenue à l'Espace 12 Madeleine jusqu'à ce qu'elle soit récemment interdite pour la raison qu'elle constituait, selon les termes de l'ordonnance du juge des référés, « une atteinte illicite au corps humain ». Précisément, les « découpages », les « colorations arbitraires » et les « mises en scène déréalisantes » ont été jugés comme des atteintes à la décence. La loi assigne aux cadavres un espace spécifique : le cimetière, et non une salle d'exposition.
Je ne mets pas de côté le problème, évoqué par la justice, de la provenance des corps (il pourrait s'agir de condamnés à morts chinois) avec toutes les questions éthiques, politiques (et diplomatiques) que cela suscite. Au contraire, ces interrogations ne font qu'ouvrir davantage le spectre critique de l'exposition.
Mais la censure est clairement révélatrice du fait que des valeurs ont été touchées, c'est-à-dire à la fois questionnées et historicisées. Sous couvert d'éthique, on obéit en fait à des raisons morales. L'argument selon lequel le corps humain ne peut être donné en spectacle suscite nombre d'interrogations, notamment sur ce qui fait basculer l'exposition vers le spectacle. Et sur ce qui advient du public dans ces conditions. Une interrogation, également, sur ce moment où un événement spectaculaire tente de glisser vers le théâtral - une interrogation qui était déjà au cœur des traités d'anatomie, aux XVIe et XVIIe siècles, montrant des écorchés dans des poses « vivantes ». La question, ici, est au fondement de l'artisticité des œuvres : que ne peut-on pas montrer ? et, corrélativement : que peut-on montrer ? Quel est le montrable ? Avec les questions symétriques : que peut-on voir ? et surtout : que ne peut-on pas voir (entendre, lire, penser, etc.).
18 mai 2009
Colloque : La traduction et ses enjeux - à partir de Freud, Derrida
La psychanalyse nous intéresse à double titre, à la fois comme objet et comme sujet. Comme objet à travers l’histoire des traductions : en France, la nouvelle édition des Œuvres complètes, entreprise sous la direction de Jean Laplanche à partir 1988, s’est achevée en 2006 avec la publication du dernier volume. A-t-elle su s’imposer, avec le temps et après une polémique particulièrement vive, comme une édition de référence ? Qu’en est-il des nouvelles traductions en cours qui vont paraître prochainement, lorsque les écrits de Freud tomberont dans le domaine public ? En Angleterre, la Standard Edition, établie par les soins de James Strachey entre 1954 et 1974, a fait autorité pendant longtemps. Elle se voit concurrencée par de nouvelles traductions sous la direction d’Adam Phillips qui veulent rendre les qualités stylistiques et esthétiques de l’écriture de Freud. Et qu’en est-il dans d’autres langues, en arabe par exemple où le français a joué le rôle d’une langue-relais, ou en italien ?
Mais la psychanalyse nous intéresse également comme sujet, comme interlocutrice. Nous allons l’interroger à partir de l’expérience de la traduction. Qu’a-t-elle à nous dire sur la lecture du texte, cette écoute analytique et exhaustive, sur la psyché traduisante et ses investissements, sur la traversée des langues, qu’elles soient mortes ou vivantes, maternelles ou paternelles, et sur le désir et la jouissance liées à cette pratique qu’on situe souvent du côté de la frustration et de la souffrance ?
La philosophie occidentale est restée longtemps fidèle à son origine grecque en situant la connaissance au-delà ou au-dessus des langues réelles et en refusant de penser la diversité des idiomes. L’œuvre de Jacques Derrida fait exception : elle s’élabore à partir de cette diversité. Elle est traversée de part en part par la question et l’épreuve de la traduction qui se trouve ainsi placée à l’origine même de la démarche philosophique. La déconstruction, disait-il, c’est … « plus d’une langue ». Dans quelle mesure l’œuvre de Derrida pourra-t-elle nous aider à penser l’acte du traduire dans tous ses paradoxes et toute sa complexité ?
Jeudi 4 juin 2009
10h00 Ouverture du colloque : Pascal Binczak, Président de l’Université Paris 8
10h15 Présentation du programme européen "Biennale EST Europe as a Space of Translation/Europe Espace de la Traduction"
Johanna Borek (Université de Vienne) , Dieter Hornig (Université Paris 8) , Camilla Miglio (Università degli Studi L’Orientale, Naples)
11h00 La boîte à outils, Georges-Arthur Goldschmidt (écrivain-traducteur, Paris)
12h00 Une théorie furtive de la traduction : Freud et l’inquiétante étrangeté , Fabienne Durand-Bogaert (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris)
13h00 Pause déjeuner
14h30 Translation as Transference in the Case of Freud’s Schreber, Andrew Webber (Churchill College, Cambridge)
15h30 Freud en arabe : enchantement et désordre terminologiques, Raja Ben Slama (Universitaire, Tunis)
Vendredi 5 juin
10h00 Traduire, réduire, détruire - Jean-Pierre Lefebvre (Ecole Normale Supérieure, Paris)
11h00 Rileggere Freud : il progetto della nuova traduzione italiana a cura di Michele Ranchetti , Valentina Di Rosa (Università degli Studi L’Orientale, Naples)
12h00 Argent, don, traduction : des concepts de conversion selon Derrida, Alfred Hirsch (Université de Hildesheim)
Vendredi 5 juin - 19h30 - Entre les langues : soirée de lectures
Reid Hall (Université de Columbia) , 4 rue de Chevreuse, 75006 Paris
19h30 Hommage à Henri Meschonnic
19h45 Paul Barge lit des textes, entre autres, de Sigmund Freud, Jacques Derrida, Georges-Arthur Goldschmidt, Henri Meschonnic.
20h30 Cocktail
Conception : Dieter Hornig
Organisation : Dieter Hornig, Marie Nadia Karsky
17 mai 2009
Postcolonial et national : débat au Quai Branly
Le Musée du quai Branly et La Revue Internationale des Livres et des Idées invitent la revue Labyrinthe - Samedi 16 mai 2009 à 17 h
CE QUE LE POSTCOLONIAL FAIT AU NATIONAL
Avec Laurent Dubreuil (L'empire du langage, Hermann, 2008) et Ivan Jablonka (Enfants en exil, Transferts de pupilles réunionnais en métropole (1963-1982),Le Seuil, 2007)
Débat animé par David Schreiber et Renaud Pasqui
Salon de lecture Jacques Kerchache *
Etrange situation. Dans les médias, les musées, les universités, le métissage culturel est devenu, semble-t-il, le paradigme salvateur de la vieille Europe, qui prône l'ouverture à l'Autre, histoire de tourner la page de son passé colonial. On parle avec plaisir du post-national; l'ère post-raciale aurait même déjà commencé, et l'élection de Barack Obama en formerait une preuve éclatante. Mais dans le même temps, la France dispose désormais d'un ministère de l'identité nationale, qui chasse les clandestins et mate les "mal-intégrés" des banlieues. Quant aux études post-coloniales, qui trouvent enfin un écho dans l'hexagone, elles tendraient a montrer de troublantes permanences entre nos sociétes actuelles et leur hier impérial. Bref, sommes-nous déjà dans le moment d'après, dans ce "post" si omniprésent? Pas si sûr. Et peut-être que certains éloges enthousiastes de la fin des nations ou des races jouent un rôle paradoxal dans le prolongement des mauvaises habitudes. Cette rencontre, organisée par la revue Labyrinthe, veut provoquer le débat sur la validité de certaines de nos catégories politiques et intellectuelles, sur nos manières de maintenir le passé tout en prétendant le combattre.
Venez nombreux !
Pour s'y rendre :
- Musée du quai Branly, salon de lecture Jacques Kerchache ; entrée Debilly (37, quai Branly) ou entrée Université (218, rue de l'Université), 75007 Paris.
- RER C Pont de l'Alma ; Bus lignes 42, 92, 80, 63 ; métro Alma Marceau ou Iéna
- entrée libre dans la limite des places disponibles au rez-de-chaussée dans le hall du musée
- contact courriel : mediatheque@quaibranly.fr
www.quaibranly.fr
11 mai 2009
Parution : Commonwealth Essays and Studies
La revue est disponible à la Boutique des Cahiers des Presses de la Sorbonne Nouvelle (PSN), 8 rue de la Sorbonne, 75005, téléphone 01 40 46 48 02. La boutique est ouverte de 13h30 à 18h tous les jours de semaine. Vous pouvez également vous la procurer en écrivant à Kerry-Jane Wallart, kjwallart@yahoo.fr, elle vous sera envoyée par la poste.
TABLE OF CONTENTS
Marta DVORAK, "Foreword"
CONTEMPORARY SOUTH ASIAN WRITING: AN OVERVIEW
Shyamala A. NARAYAN (Jamia Millia Islamia, New Delhi), "Recent Trends in Indian English Fiction"
Muneeza SHAMSIE, "Covert Operations in Contemporary Pakistani Fiction"
Bharathi HARISHANKAR (Madras), "About Dalit Literature: Text and Context"
PLACE AND DISPLACEMENT
John THIEME (University of East Anglia), "Out of Place? The Poetics of Space in Amitav Ghosh's The Hungry Tide and Michael Ondaatje's Anil's Ghost"
Vassilena PARASHKETOVA (London South Bank University), “ ‘Falling off’ the Urban Map: Cartographic Divisions and Travel in Salman Rushdie’s The Moor’s Last Sigh
Sneharika ROY (Paris III-Sorbonne Nouvelle), “The White Tiger: The Beggar’s Booker”
Maria-Sabina ALEXANDRU (Bucarest), “Performative Symbols and Structures in Arundhati Roy’s The God of Small Things”
Sabine LAURET (Paris III-Sorbonne Nouvelle), “The Archaeological Narrative in Amitav Ghosh’s The Shadow Lines”
Cynthia CAREY (Paris IX-Dauphine), “‘Dismantling the Colonial Dream’ in Leonard Woolf’s Autobiography”
ANITA DESAI
Marta DVORAK (Paris III-Sorbonne Nouvelle), “The Politics of Language and the Poetics of Creolization in Anita Desai’s In Custody”
Claire OMHOVERE (Montpellier), “Incorporating Otherness: Food Imagery in Anita Desai’s In Custody”
Colette SELLES (Toulouse II), “Anita Desai’s In Custody and the English Legacy”
Christian GUTLEBEN (Nice), “Generic Displacement: Difference and Repetition in Anita Desai’s Campus Novel”
Christine LORRE (Paris III-Sorbonne Nouvelle), “Anita Desai’s Bestiary, or How In Custody Responds to The Panchatantra”
Suhasini VINCENT (Paris II-Panthéon Assas), “A Descent down the Ladder of Time in Anita Desai’s The Zigzag Way”
REVIEWS
Corinne ALEXANDRE-GARNER (Paris X-Nanterre) : Pied Piper of Lovers by Lawrence Durrell. Ed. & introduced by James Gifford.
Laetitia ZECCHINI (CNRS) : And the World Changed: Contemporary Stories by Pakistani Women. Ed. by Muneeza Shamsie.
Catherine LANONE (Toulouse II) : The Faces of Carnival in Anita Desai’s In Custody. By Marta Dvorak.
FOREWORD
This replete special issue of 16 articles and 3 reviews devoted to South Asian fiction and converging to focus on Anita Desai provides a wide variety of scholarly thought and transnational dialogue, for the contributors range from renowned Indian and Pakistani writers and critics to eminent European specialists in the field as well as emerging young scholars.
The first section offers an overview of contemporary Indian and Pakistani fiction, but also of Tamil Dalit writing. It engages with the refracted relations between poetics and place which serve as a guiding thread throughout the discussions in this volume. The second section provides a multifaceted discussion of diachronic and geographical breadth, focusing on writers ranging from Ceylon-based Leonard Woolf to Ghosh, Ondaatje, Rushdie, and the 2008 Man Booker Prize recipient Aravind Adiga. The third section is devoted to internationally renowned Anita Desai, whose novel In Custody was consecrated in France by being made a set text for the prestigious national postgraduate Agrégation examinations in 2009.
While the journal customarily runs notices of critical publications but not of fiction, this editor has enhanced the special nature of this issue investigating the protean South Asian literary scene by including reviews of two landmark fictional works. James Gifford’s new edition of Lawrence Durrell’s first novel Pied Piper of Lovers, unavailable since the 1930s, is a literary event valuable to scholars of Modernism and postcolonial studies alike. There is also the new US, expanded edition of Muneeza Shamsie’s anthology of Pakistani women writers, originally published in India, then Pakistan, setting up a depth of field for the article Shamsie has contributed to this volume, and, more generally, for the issue’s broader investigation of fertile encounters and multiple reconfigurations in which heterotopian cartographies resonate with contrapuntal harmonic architecture, or else the pictorial di/tryptich forms traditionally embodying the transformational dynamics of interconnectedness.
Marta DVORAK