Samedi 20
avril 2013, Université Paris , salle D 010
Cette
journée d’étude, organisée par Claire Joubert (Paris 8, responsable du Texte
étranger,
équipe
de l'EA Transferts critiques et dynamiques du savoir) et Laetitia Zecchini
(CNRS/ARIAS/Labex TransferS), constitue une
étape du programme Labex « Transculturalité(s) : Arts du spectacle vivant et
littératures de l’Inde contemporaine. La catégorie artistique et ses
décloisonnements
» (au sein du Labex Arts-H2H piloté par Paris 8), dirigé par Katia Légeret.
Matin (9h45-12h30)
modérateur
: Anne Castaing (UMR IrAsia, littérature indienne contemporaine)
.
Claire Joubert et Laetitia Zecchini : Introduction
.
GJV Prasad (JNU Delhi, English & Indian English) :
«
India? Indian English? -- The Search for Indian Literature »
.
Laetitia Zecchini (UMR ARIAS, littérature indienne contemporaine):
«
Crisis in Literary History? The Perspective of Contemporary Indian Writers »
.
Catherine Servan-Schreiber (EHESS/CEIAS, études indiennes):
«
Nirad Chaudhuri: an enfant terrible of Indian Literature? »
Après-midi (14h-17h)
modérateur
: Claire Gallien (Université Montpellier III, littérature et orientalisme
britannique)
.
Appassamy Murugaiyan (EPHE/Mondes iranien et indien, linguistique tamoule) :
«
La diaspora tamoule et ses littératures : entre création et fossilisation »
.
Katia Légeret (Paris 8, Théâtre) :
«
La transmission orale du Pañcatantra au théâtre : mises en scène en Inde et en
France »
.
Pascale Rabault-Feuerhahn (UMR Pays germaniques) :
«
Le fil de l'histoire : fonction et représentation de l'histoire littéraire
indienne dans
l'indianisme
»
.
Guillaume Bridet (Paris 13, Littérature française) : « La reconnaissance
internationale de l'Inde et
de
Tagore, première étape de la mondialisation littéraire et intellectuelle ? »
Argumentaire
L’idée est d’explorer les multiples effets de
diffraction qui font de la catégorie « histoire littéraire indienne » l’objet
épistémologique instable et fuyant qu’il est – à la fois parce que les
littératures de l’Inde s’écrivent en plus d’une vingtaine de langues (la
catégorie « littérature indienne » suscite à ce titre presque autant de
difficultés que la catégorie « littérature mondiale ») et en raison de la
généalogie orientaliste et coloniale des discours sur la littérature en Inde.
Ce sont les avantages théoriques de cette mobilité que nous cherchons à mettre
en lumière, pour leur capacité à répercuter des effets critiques majeurs sur
des catégories posées au fondement méthodologique des disciplines littéraires
européennes – à commencer, assez radicalement, par « national » ou « indien »
ici, « littérature », « histoire littéraire » et, au bout du compte «
histoire ». Le développement des études postcoloniales, conjugué à l’émergence
éclatante d’une littérature indienne contemporaine anglophone sur la scène
littéraire internationale depuis 1980, a donné à la littérature indienne une
visibilité et même une centralité tout à fait inédites au-delà des champs scientifiques
spécialisés. Comme tout phénomène de « majoration » culturelle – si on veut
regarder le processus inverse à la
« minoration » deleuzienne –, celui-ci
s’accompagne d’effets de lissage et de mise en grand récit. Mais c’est
précisément avec des forçages, artifices et omissions que le cas indien révèle
avec une clarté singulière, et qu’il déborde avec toute la productivité
critique propre à l’activité historique de la différence culturelle.
Ce programme cherchera donc à travailler l’objet
« littérature indienne » dans ses multiples plans de dissémination : son
éclatement entre les diverses disciplines qui se réclament de lui, mais aussi
son hétérogénéité dans les différentes traditions scientifiques, européennes et
indiennes, qui en tissent les savoirs. C’est pour faire résonner ce dissensus
que nous voulons créer un espace de croisement critique entre spécialistes de
littératures indiennes de langue anglaise et de langues régionales, mais aussi
de littérature comparée, de littérature française, de théâtre et arts du
spectacle, d’épigraphie, de traduction, d’études postcoloniales, en les
invitant à présenter leurs travaux en cours et les spécificités de leurs
perspectives sur cet objet à la fois commun et méconnaissable.
Accès
à l’université de Paris 8 :
Contact : claire.joubert@univ-paris8.fr
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