07 octobre 2008

Parution : numéro spécial sur V. Woolf

Ci-dessous, le sommaire du cinquantième numéro du JSSE (Journal of the Short Story in English) qui vient de paraître. Sous la direction de Christine Reynier, il est consacré aux nouvelles de Virginia Woolf. Il peut être commandé auprès des Presses Universitaires d’Angers, secrétariat : catherine.dupuy@univ-angers.fr.


JOURNAL OF THE SHORT STORY IN ENGLISH ; Les Cahiers de la Nouvelle - N°50 SPRING 2008. Guest Editor : Christine Reynier. PRESSES DE L'UNIVERSITÉ D'ANGERS

TABLE OF CONTENTS
Foreword : Christine REYNIER : "The “obstinate resistance” of Woolf's Short Stories"
Part ONE : the short story commitments

Elke D'HOKER : "The Role of Imagination in Virginia Woolf's Short Fiction"
Cet article étudie la fonction, le pouvoir et la dimension éthique de l'imagination dans quelques nouvelles de Woolf écrites à différents moments de sa carrière. Il montre que si certaines nouvelles—et certains essais—de Woolf présentent l'imagination comme une force positive dans
le renouvellement de l'art, d'autres soulignent les limites de l'imagination—son recours à des formes fixes et des clichés, sa subjectivité et son incapacité à pénétrer au cœur de l'autre. En se
plaçant dans une perspective éthique, cet article tente ensuite de cerner la façon dont Woolf aborde l'imagination et de situer l'auteur dans le débat critique contemporain sur l'éthique et la littérature. Bien que Woolf, comme, d'une certaine manière, Martha Nussbaum, croie au pouvoir moral de l'imagination narrative, par sa conscience de la violence potentielle et des limites de l'imagination, elle se rapproche de la conception post-structuraliste de la critique éthique qu'ont des penseurs tels que Jacques Derrida et Derek Attridge. Enfin, cet article s'interroge sur l'opposition entre l'art et la réalité dans les nouvelles de Woolf consacrées à l'imagination et conclut que, parce que Woolf continue à croire au pouvoir imaginatif de l'art, son éthique et
son esthétique modernistes ne coïncident pas avec le projet post-moderne de Derrida et Attridge.

Charles SUMNER : "Beauty and Damaged Life in Virginia Woolf's Short Fiction"

La beauté apparaît de manière récurrente dans l'œuvre de Virginia Woolf, que ce soit à travers l'attention portée aux beaux objets, l'expérience de la beauté que font ses personnages ou son style impressionniste empreint de métaphores picturales comme la couleur, la ligne ou la
relation spatiale. Lorsqu'ils abordent la beauté dans son œuvre, les critiques s'intéressent à la manière dont ces métaphores reconstruisent formellement la complexité de l'expérience esthétique ou l'expérience sensible de la cognition. Cependant, une analyse purement formelle renforce la vision conservatrice selon laquelle Woolf utilise la beauté pour enchanter. Il est vrai que Woolf apprécie le sentiment de plaisir, de bonheur et de liberté—“l'envol de l'esprit”—que donne l'expérience de la beauté. Mais pour elle, la beauté est également un moyen de critiquer
la société. Ainsi utilise-t-elle un langage intensément lyrique pour décrire certaines formes de vie meurtrie, telles que la dépression suicidaire et la déchéance de nature économique et sociale; et la tension inattendue qui se dégage de la fusion de la souffrance et de la beauté confère à cette dernière une dimension sociale et critique. Une telle utilisation de la beauté distingue Woolf des autres modernistes qui, en général, cherchent à réfracter les bouleversements sociaux dans
un style discordant. En outre, cela permet à Woolf de lancer un défi à la honte de la beauté qu'entretient la société libérale ou au sentiment d'être à la fois privilégié et coupable qui va de pair avec l'appréciation de la beauté, en utilisant celle-ci pour observer et commenter indirectement les aspects sociaux dérangeants de son monde fictif. L'analyse montrera pourquoi elle pense que ce défi est nécessaire et comment elle le représente dans certaines nouvelles et
esquisses, en particulier dans “Holborn Viaduct,” “The Man Who Loved His Kind” et “Solid Objects.”

Kate HENDERSON : "Fashioning Anti-Semitism: Virginia Woolf's “The Duchess and the
Jeweller” and the Readers of Harper's Bazaar"

Depuis sa parution dans le Harper’s Bazaar en 1938, “The Duchess and the Jeweller” a été dénoncée comme étant ouvertement raciste. Pourtant, si l'agent littéraire, Jacques Chambrun, a au départ rejeté “The Duchess and the Jeweller”, c'est à cause de l'anti-sémitisme du lectorat américain. Woolf révisa la nouvelle et enleva toutes les allusions directes à la judéité d' Oliver Bacon qui, malgré tout, ressort encore dans la caricature. En fait, ce que la description d'une rencontre subversive de deux classes et deux groupes sociaux condamne, c'est la pratique de la consommation des lecteurs. Les lecteurs habitués, d'une part, aux stéréotypes anti-sémites et d'autre part, au consumérisme à la mode, voient Bacon mettre en œuvre les habitudes modelées par le Harper’s Bazaar avant d'accepter sottement l'aristocratie telle qu'elle se présente. Par l'intermédiaire de la voix narrative, Woolf amène le lecteur à s'identifier à Oliver Bacon. Ainsi peut-il s'interroger sur les pratiques qui mènent à sa perte, tout en remettant en cause ses
propres présupposés sur la valeur de la société aristocratique et sur le Juif comme nécessairement étranger. Woolf exige de ses personnages—et de ses lecteurs—qu'ils lisent d'un oeil plus critique, qu'ils prennent conscience de ce que le masque social cache. Paradoxalement, “The Duchess and the Jeweller” montre que nous sommes ce que nous sommes, quoi que nous possédions.

Anne BESNAULT-LEVITA : "Speech-Acts, Represented Thoughts and Human Intercourse in “The Introduction” and “Together and Apart” "

Dans Mrs Dalloway’s Party, cycle de nouvelles que Woolf rédigea aux alentours de 1925 et que Stella McNichol publia pour la première fois sous cette forme en 1973, Woolf étudie ce qu'elle appelle “l'état de conscience-réception, l'état de conscience-robes”. Dans la plupart des
nouvelles de ce cycle (“The New Dress”, “Happiness”, “Ancestors”, “The Introduction”, “Together and Apart”, “The Man Who Loved His Kind”, “A Simple Melody” et “A Summing Up”), “la réception” peut se lire comme une métaphore de la scène sociale où se jouent certains rôles et jeux linguistiques. Cette réception permet à Woolf d'examiner les énoncés dans leur contexte social, de poser des questions relatives aux hommes et aux femmes ainsi qu'à leur représentation et d'analyser le discours comme site d'ambiguïté et de conflits.

Convoquant les outils de la pragmatique et de la narratologie féministe, cet article analyse ces sites discursifs d'ambiguïté et de conflits dans “The Introduction” et “Together and Apart” où le motif de la “présentation” suggère une négociation avec ce que la culture impose, avec l'autre et avec le langage, et où les modes conflictuels de la focalisation interne—essentiellement du discours indirect libre—et du dialogue présentent la communication comme une pratique où se fondent tout à la fois le sujet, la reconnaissance intersubjective et les stratégies d'interprétation.

Ann McCLELLAN : "Adeline's (Bankrupt) Education Fund: Woolf, Women, and Education in the
Short Fiction"

Convoquant les outils de la critique féministe et des “cultural studies”, cet article analyse cinq nouvelles en les plaçant dans le cadre de la biographie de Woolf, de ses essais ainsi que de l'histoire de l'enseignement supérieur et des femmes en Grande Bretagne afin de voir comment Woolf a posé le problème des intellectuelles tout en anticipant sur sa théorisation actuelle. Dans les nouvelles, le monde fictionnel contrasté, utopique ou dystopique, des étudiantes, universités et universitaires montre que Woolf croyait fermement à la capacité de l'éducation universitaire à libérer les femmes alors même qu'elle souffrait de n'avoir pu accéder à une telle éducation et à une véritable carrière. L'écart entre sa situation privilégiée et la situation difficile des femmes exclues du système universitaire et de la culture britannique amena Woolf à penser que le manque d'éducation des femmes était la cause directe de toutes les inégalités entre les sexes.
Parce qu'elle était à la fois dans le système en tant qu'intellectuelle, enseignante et écrivaine, et hors du système—parce que n'ayant pas eu accès à l'enseignement universitaire et surtout parce que femme—elle put présenter des solutions innovantes au problème de l'éducation des femmes
et de l'inégalité entre sexes tout en analysant et critiquant le système universitaire.

Leena KORE SCHRÖDER : "Who's Afraid of Rosamond Merridew?: Reading Medieval History in “The Journal of Mistress Joan Martyn"

Cet article replace le personnage de Rosamond Merridew, qui apparaît dans “The Journal of Mistress Joan Martyn”, dans le cadre des études et de l'historiographie médiévistes du début du vingtième siècle; il se démarque de l'image que ce personnage veut donner d'elle-même, celle
d'une historienne férue d'expérimentation, féministe et marginalisée, et montre que son travail est typique de l'histoire médiévale en tant que discipline universitaire de l'époque. Tout en reconnaissant l'importance de médiévistes contemporains tels que Eileen Power (1889-1940), cet article s'attache essentiellement aux travaux de F.W. Maitland (1850-1906) qui portent sur l'organisation légale et socio-économique de l'Angleterre du Moyen-Âge et fournissent en fait le véritable modèle de la nouvelle Histoire, si souvent attribuée à Merridew. Ceci permet de lire la nouvelle en termes de pouvoir, de terre et d'identité, questions dont Woolf aurait eu onnaissance par l'intermédiaire de Maitland.

PART TWO : Beyond Experimentalism: Genetics, philosophy, science and the
short story
Oliver TAYLOR : “What's 'it'-What do you mean by 'it'?”: Lost Readings and Getting Lost
in “Kew Gardens”

La flâneuse urbaine: c'est en ces termes qu'on a souvent parlé de l'écriture de Woolf de “Street Haunting” à “Mrs Dalloway in Bond Street”. Cet article propose de revenir sur ces termes en lisant “Kew Gardens” à la lumière des journaux d'adolescence où Woolf décrit ses explorations nomades de la campagne, hors des sentiers battus. Les critiques de cette nouvelle ont négligé ou minimisé l'importance des révisions que Woolf fit du tapuscrit et d'un commun accord, lisent le
jardin en termes d'atmosphère. En présentant une comparaison détaillée du tapuscrit et de la première édition de “Kew Gardens” (1919), cette étude découvre certaines lectures perdues et les met en relation avec les observations que Woolf consigne dans son journal sur le potentiel
créatif que constitue le fait de se perdre. En outre, en examinant la façon dont Woolf révise le tapuscrit en 1919 et insiste sur l'exploration physique de l'espace par le toucher, cet article montre l'importance du corps dans toute analyse du langage, de la conscience—à la fois humaine et animale—et de l'atmosphère dans la nouvelle.


Frank STEVENSON : "Enclosing the Whole: Woolf's “Kew Gardens” as Autopoietic Narrative"

En proposant une lecture autopoiétique de “Kew Gardens”, nouvelle publiée en 1919, cet article se fonde sur une interprétation de l'empirisme et de l'expérimentation dans les premières nouvelles de Woolf plus littérale que celle généralement adoptée par les critiques. L'/autopoiesis/ est ici définie simplement comme le processus selon lequel un système reproduit l'organisation qui le définit comme système dans le cadre de son environnement élargi. De telles lectures ont été appliquées à la science-fiction et à la fiction cyberpunk ainsi qu'à la fiction d'auteurs tels que Pynchon et DeLillo, dont le thème suggère déjà ce type d'interprétation. Cependant, à ma connaissance, aucune lecture autopoiétique n'a été faite d'un écrivain “traditionnel” comme Woolf—dont le thème dans “Kew Gardens” n'est pas explicitement
autopoiétique—ni de la forme narrative en général qui prenne en compte sa création d'un espace physique, temporel et linguistique fermé. La réflexivité du système—ici, narratif—nécessite la présence de l'observateur extérieur—ici l'auteur/lecteur—à l'intérieur du système.
Cependant, alors que l'auteur/lecteur insuffle vie au système depuis l'intérieur de ce système, “Kew Gardens” met en avant l'impersonnalité mécanique du monde qu'il décrit, les ruptures dans l'espace verbal ou linguistique, les interstices ou le “bruit” entre les mots.

Laura MARCUS : "In the Circle of the Lens”: Woolf's “Telescope” Story, Scene-Making and
Memory"

Cet article examine la genèse et les différentes ré-écritures de**l'histoire *“*télescope*”* de Woolf, dont la version publiée, *“*The Searchlight*”*, parut dans le volume posthume A Haunted House and Other Stories. Dans un article publié en 1976, J.W. Graham analyse la version publiée comme étant la version ultime. Plus récemment Jane de Gay a contré ces conclusions et analysé les brouillons de *“*Freshwater*”* comme étant des textes à la fois indépendants de *“*The Searchlight*”* et postérieurs à cette nouvelle plutôt que des variantes antérieures *“*peu satisfaisantes*”*. Cet article montre que tout l'intérêt vient au contraire de l'interaction entre toutes les variantes textuelles de 1929 à 1941. Ces variantes ouvrent sur des problèmes cruciaux de création et de composition ainsi que sur la *“*création de scènes*”* qui est au cœur de l'écriture de Woolf. La construction de l'histoire*“*télescope*”* pose des problèmes liés à l'autobiographie et à l'écriture de la vie, eux-mêmes liés à la genèse et à la génétique littéraire ainsi qu'à la manière dont se forge non seulement l'écriture mais également le moi. Cet article s'intéresse à la dimension *“*cinématographique*”* de la nouvelle et à la manière dont elle s'articule, dans toutes ces variantes, avec le lien qu'établit Woolf entre distance et proximité ou passé et présent, et qui sous-tend une grande partie de ses écrits.

Teresa PRUDENTE : " “To slip easily from one thing to another”: Experimentalism and
Perception in Woolf's Short Stories "

Les nouvelles que Woolf composa entre 1917 et 1921 marquent un tournant dans son écriture, le passage de la forme conventionnelle de ses premiers romans à de nouvelles structures narratives qui préfigurent la méthode expérimentale de l'auteur. Woolf utilise la forme brève comme un champ privilégié d'expérimentation dans lequel le temps “alinéaire” (Ricœur) entre dans la narration et sape la ligne chronologique du temps. A travers la tension entre éléments contradictoires qu'elle met en œuvre, cette forme condensée répond à un double mouvement
d'“inclusion” et de “saturation” (Deleuze et Guattari) qui lui permet de devenir un espace d'expansion, un territoire infini de dilatation interne et stratifiée. En cela, la nouvelle fonctionne comme une expérience de la perception qui interroge la nature de la réalité. Cela va de pair, chez Woolf, avec la recherche de formes d'écriture flexibles qui recréent la nature insondable de la réalité et évitent toute définition stable des personnages. C'est l'expérimentation que l'on
trouve dans Monday or Tuesday qui sert de base à l'innovation dans les romans, dans lesquels Woolf intègre les concepts de durée et de narration, tels qu'ils ont été redéfinis dans les nouvelles.

PART THREE : Music, Painting, Cinema and the short story

Liliane LOUVEL : "Telling “by” Pictures: Virginia Woolf's Shorter Fiction"

Mon hypothèse de départ sera que l'écriture de Virginia Woolf, en particulier ses nouvelles, est fortement marquée par la présence du visuel. Je poursuis en cela un travail commencé par ailleurs. Woolf possédait ce que les peintres appellent *“*un oeil*”*, j'ajouterai un regard, ce qui donne à ses textes une qualité toute visuelle. J'essaierai de le démontrer dans cette analyse qui s'efforcera également d'en dégager la cohérence. Ceci devrait également permettre de définir
ce que le mot visuel veut dire, quelles formes il peut prendre dans un texte littéraire et à quels usages il peut être soumis en tant qu'outil critique lorsqu'il s'agit d'ouvrir *“*l’œil du texte*”*. Grâce à une étude attentive de certaines des pièces courtes de Woolf, j'essaierai de repérer les références explicites ou implicites à l'histoire de l'art et de voir en quoi elles *“*éclairent*”* le texte. Analyser les nouvelles de Woolf du point de vue du visuel, devrait permettre de repérer de quelle manière il fait partie intégrante de son imagination créatrice et de son processus d'écriture. Car le visuel fonctionne de deux manières: s'il est à l'origine de l'activité créatrice il est également inscrit dans l'écriture et donc participe de sa qualité littéraire. Ainsi, il pourrait être considéré comme l'un des critères permettant d'approcher la singularité de l'écriture woolfienne.

Emilie CRAPOULET : "Beyond the Boundaries of Language: Music in Virginia Woolf's “The String Quartet” "

La musique joue un rôle important dans l’esthétique woolfienne. Pour cette raison la musicalité de sa prose est une préoccupation constante, quoique non toujours bien définie, des études woolfiennes. Woolf elle-même a toujours été fascinée par la musique tout au cours de sa vie. Il n’est donc pas étonnant que ceux et celles qui s’intéressent à son œuvre soient amenés à étudier cet aspect de son esthétique. Mais cette « musicalité » est particulièrement difficile à évaluer, et on l’a souvent interprétée d’une façon simpliste et impressionniste. En prenant comme point de départ sa nouvelle, « Le Quatuor à cordes », nous montrerons que l’expérience musicale, telle qu’elle est décrite dans ce texte par Virginia Woolf, est loin d’être une simple évocation superficielle de rêves, d’images ou de sentiments musicaux, mais, qu’au contraire, Woolf explore ici avec beaucoup de discernement et d’intelligence, le sens même de la musique, sous toutes ses facettes. Cette nouvelle démontre surtout le rapport de la musique avec la conscience, l’imagination, le langage et l’expression littéraire, en nous amenant à sa potentielle fonction ontologique et transcendantale.

Abbie GARRINGTON : "Reflections on a Cinematic Story"

La nouvelle de Virginia Woolf, “The Lady in the Looking Glass: A Reflection”, qui fut publiée en décembre 1929, est souvent analysée comme une esquisse que lui aurait inspirée l'artiste Ethel Sands à qui Woolf avait rendu visite peu de temps auparavant. Plutôt que de considérer cette nouvelle comme une esquisse, cet article propose de la lire à la lumière de l'essai que Woolf écrivit en 1926, “The Cinema”. Il apparaît que par sa forme et son contenu, son cadrage et son sujet, cette nouvelle rencontre les préoccupations de cet essai qui, bien que connu, est souvent considéré comme marginal par rapport au reste de l'œuvre de l'auteur. L'étude des éléments filmiques dans “The Lady” et du dialogue fructueux que la nouvelle entretient avec l'essai sur le
cinéma montre que, par bien des côtés, cette nouvelle s'intègre pleinement à la recherche que mène Woolf d'une forme “cinématographique”, selon les termes qu'emploiera Joseph Frank. En
outre, loin de se contenter de simples analogies entre texte littéraire et film, Woolf forge dans cette nouvelle un style littéraire nouveau qui mobilise des éléments filmiques à même de saisir la complexité d'une vie. Il apparaît alors évident que dans “The Lady”, le statut de Woolf est celui d'un pionnier du mode cinématographique.

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