Chloé Laplantine soutiendra sa thèse : Emile Benveniste : poétique de la théorie. Publication et transcription des manuscrits inédits d'une poétique de Baudelaire, le vendredi 28 novembre 2008 à 14h30 (salle D010).
Directeur de thèse :
Gérard DESSONS, Professeur à l'Université Paris 8
Jury :
Gérard DESSONS, Professeur à l'Université Paris 8
Pierre ENCREVE, Professeur à l'EHESS
Henri MESCHONNIC, Professeur émérite à l'Université Paris 8
Christian PUECH, Professeur à l'Université Paris 3
Dans une liste d' “articles promis”, listes dont Benveniste avait l'habitude, nous lisons ceci : “Langages / (la langue de Baudelaire)”. Cet article, Benveniste ne le publiera jamais. Nous ne connaissons pas la raison de cela. Mais nous découvrons, à travers les nombreux manuscrits que cette recherche a laissés, que cette poétique qu’il était en train d’écrire, engageait pour lui une transformation du regard, ce qu’il appelle une « conversion du point de vue ». Le langage poétique est pour Benveniste le point de vue qui permet la critique du langage ordinaire, c’est à dire d’une conception réaliste qui réduit la langue à un usage référentiel, communicationnel et pragmatique. La thèse rend publiques les manuscrits inédits de cette poétique (370 feuillets), en donne la transcription dans son intégralité, et en propose une première analyse. Une partie de la thèse s’intéresse également au concept d’« inconscient » chez Benveniste et en montre l’importance et l’enjeu pour une anthropologie. On voit de quelle manière Benveniste poursuit les travaux de Bréal, de Saussure, de Boas, de Sapir et de Whorf. On montre que ce problème de l’inconscient permet à Benveniste de formuler une critique de la psychanalyse freudienne, et de manière plus vive encore, du structuralisme de Lévi-Strauss. On essaie enfin de montrer que cette réflexion à propos de l’inconscient chez Benveniste est indissociable du projet d’une poétique.
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