Ceci est mon corps : nudité et mascarade dans l’autoportrait photographique
Juliette Mélia
sous la direction de Géraldine Chouard (LARCA, Paris 7)
On trouve peu de photographes n’ayant jamais donné une représentation d’eux-mêmes, de leur apparence physique, dans leur travail. Les modes de la représentation sont incroyablement variés : certains photographes montrent leur visage, d’autres offrent leur corps aux regards. Certains tendent au réalisme alors que d’autres se déguisent, ou se masquent. Il y a des autoportraits morbides, ironiques, ou ironiquement morbides. Pourtant, malgré les aspects divers de l’autoportrait en photographie, le retour constant, presque comme une addiction, au même thème, ne peut que questionner le spectateur : est-ce un acte politique ou narcissique ? Est-il soumis au genre de l’artiste ? Est-il toujours associé à la peur de la mort? Au besoin de séduire ? Quels changements sont apportés par les nouveaux modes de diffusion de l’image ?
Figures christiques ou perverses, donnant leur image en sacrifice à leur art ou manipulant cette dernière pour leur plaisir personnel, les photographes pour qui l’autoportrait constitue tout ou partie de l’œuvre semblent scander « Ceci est mon image, ceci est mon corps. » Ils ouvrent la voie à une multitude de champs théoriques : la représentation de la beauté, de la laideur ; la relation entre l’art et la publicité ; la monstration de la maladie, de la folie, de l’âge, de la mort approchante ; l’association de la photographie et de l’écriture, de la fiction et de l’autobiographie ; le concept de l’altérité, de la norme, du jugement et du rejet ; la nudité, la pudeur, la honte ou au contraire l’exhibitionnisme ; la représentation du sexe, de la sexualité ; le genre et le travestissement ; le narcissisme ; l’art et les nouvelles technologies, Internet, l’intimité, la retouche numérique…
Les artistes qui remettent perpétuellement en jeu leur identité dans leur travail sont nombreux : Jo Spence, Natacha Merritt, Cindy Sherman, Yasumasa Morimura, Opalka, David Nebreda, Francesca Woodman, John Coplans, Robert Mapplethorpe, Orlan... Par eux, nous interrogerons les concepts de nudité et de mascarade dans l’autoportrait photographique, et ce faisant, nous analyserons comment l’importance croissante de l’autoportrait dans la création artistique des cinquante dernières années change nos attentes de spectateurs et devient un concept clé de l’art moderne.
Juliette Mélia
sous la direction de Géraldine Chouard (LARCA, Paris 7)
On trouve peu de photographes n’ayant jamais donné une représentation d’eux-mêmes, de leur apparence physique, dans leur travail. Les modes de la représentation sont incroyablement variés : certains photographes montrent leur visage, d’autres offrent leur corps aux regards. Certains tendent au réalisme alors que d’autres se déguisent, ou se masquent. Il y a des autoportraits morbides, ironiques, ou ironiquement morbides. Pourtant, malgré les aspects divers de l’autoportrait en photographie, le retour constant, presque comme une addiction, au même thème, ne peut que questionner le spectateur : est-ce un acte politique ou narcissique ? Est-il soumis au genre de l’artiste ? Est-il toujours associé à la peur de la mort? Au besoin de séduire ? Quels changements sont apportés par les nouveaux modes de diffusion de l’image ?
Figures christiques ou perverses, donnant leur image en sacrifice à leur art ou manipulant cette dernière pour leur plaisir personnel, les photographes pour qui l’autoportrait constitue tout ou partie de l’œuvre semblent scander « Ceci est mon image, ceci est mon corps. » Ils ouvrent la voie à une multitude de champs théoriques : la représentation de la beauté, de la laideur ; la relation entre l’art et la publicité ; la monstration de la maladie, de la folie, de l’âge, de la mort approchante ; l’association de la photographie et de l’écriture, de la fiction et de l’autobiographie ; le concept de l’altérité, de la norme, du jugement et du rejet ; la nudité, la pudeur, la honte ou au contraire l’exhibitionnisme ; la représentation du sexe, de la sexualité ; le genre et le travestissement ; le narcissisme ; l’art et les nouvelles technologies, Internet, l’intimité, la retouche numérique…
Les artistes qui remettent perpétuellement en jeu leur identité dans leur travail sont nombreux : Jo Spence, Natacha Merritt, Cindy Sherman, Yasumasa Morimura, Opalka, David Nebreda, Francesca Woodman, John Coplans, Robert Mapplethorpe, Orlan... Par eux, nous interrogerons les concepts de nudité et de mascarade dans l’autoportrait photographique, et ce faisant, nous analyserons comment l’importance croissante de l’autoportrait dans la création artistique des cinquante dernières années change nos attentes de spectateurs et devient un concept clé de l’art moderne.
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