Séminaire ERIAC, Université de Rouen
Programme du séminaire ERIAC 2013-2014 : http://eriac.net
Études postcoloniales : historiciser la littérature ?
Date : 19 novembre 2013
Horaire : 16h30-18h30
Lieu : Salle du CETAS (A506)
Intervention de Florence Cabaret et Claire JoubertHoraire : 16h30-18h30
Lieu : Salle du CETAS (A506)
Cette intervention à deux voix permettra de présenter les grandes lignes des propositions, concepts, et enjeux des postcolonial studies
en prolongeant la dynamique d’historicisation et de décentrement de
l’énonciation qui fait peut-être l’une de leurs singularités théoriques.
Les deux points de vue articuleront ainsi deux approches
généalogiques : l’une en remontant à Orientalism
(1978), livre phare d’Edward Said, pour éclairer en quoi il constitue
le texte fondateur de ce qui allait devenir un champ disciplinaire
majeur dans les années 1990 ; l’autre en dessinant les liens de genèse
et de contexte de la nouvelle discipline dans la pensée des rapports
entre littérature et histoire des trente dernières années.
Dans Orientalism,
Florence Cabaret soulignera la façon dont Said montre le soutien
apporté par les arts et la fiction à l’entreprise coloniale et, par
cette critique de l’orientalisme européen, inaugure un changement de
regard sur « l’Orient » : une ré-historicisation qui permet également de
comprendre comment la fiction elle-même allait ensuite accompagner les
mouvements pour l’indépendance dans un certain nombre de colonies, et
leur émergence économique et culturelle, postcoloniale et contemporaine.
En
reprenant le fil de la réflexion sur le rapport entre nation et
narration qui forme le point de départ des travaux de Homi Bhabha (Nation and Narration,
H. Bhabha ed., 1990), Claire Joubert examinera certaines des lignes de
faille qui ont traversé et divisé le champ, et généré par là les
évolutions de la critique, jusqu’aux épisodes les plus contemporains :
non seulement la question de la world literature et les implications de la « postcolonial perspective » pour une pensée du mondial et de la Mondialisation, mais aussi la réception française des postcolonial studies depuis 2005, à la fois réfractaire et génératrice de nouvelles historicisations critiques.
* * *
Florence Cabaret
est Maître de Conférences au département d’Études anglophones de
l’université de Rouen. Après une thèse sur le statut de la fiction dans
les romans de Salman Rushdie, elle a poursuivi ses recherches en
travaillant sur plusieurs auteurs indiens issus de la diaspora et
écrivant en anglais. Depuis quelques années, elle travaille aussi sur
des films et des séries britanniques mettant en scène, à des degrés
divers, l’histoire coloniale et postcoloniale de l’Inde et de la Grande
Bretagne. Elle a également traduit des romans et textes d’Hanif
Kureishi, ainsi que le dernier roman de Chloé Hooper (éd. Christian
Bourgois).
Claire Joubert est
professeur en littérature anglaise à l’Université Paris 8, responsable
du groupe de recherche Le Texte étranger. L’ensemble de ses travaux vise
une poétique de l’étranger, examinant les effets théoriques et
politiques de la différence des langues, ainsi que ses enjeux critiques
dans l’histoire des discours sur le langage, la littérature et la
culture. Auteur d’études sur l’épistémologie du comparatisme (Comparer l’étranger. Enjeux du comparatisme en littérature, avec E. Baneth-Nouailhetas, 2006), et la poétique du multilinguisme (Samuel Beckett et le théâtre de l’étranger, avec A. Bernadet, 2008), sur la postcolonialité et la traduction, elle termine l’édition de l’ouvrage collectif Le « Postcolonial » comparé : anglophonie, francophonie »
(PUV, 2014) et consacre ses travaux actuels à trois terrains riches en
différentiels de l’anglais : histoire littéraire indienne, histoire des
mondialités noires, histoire des disciplines du mondial.
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