Séminaire Pensée Politique Italienne : Lire les Cahiers de prison d'Antonio Gramsci
Un mardi sur deux, de 10h à 13h, à compter du 8 octobre, en salle R253 (ENS, site Descartes, bâtiment Recherche).
Séminaire ouvert à tous et validable aux niveaux M1-M2
Dates : 8 et 22 octobre, 5 et 19 novembre, 3 et 17 décembre, auxquelles s'ajoutera une séance complémentaire en janvier.
Cette année, nous utiliserons les séances du 8 octobre et du 5 novembre pour reprendre l'analyse de quelques notions gramsciennes, en particulier la catégorie de "subalterne". Les autres séances seront animées par nos invités:
Le 22 octobre, Jean-Pierre Potier, professeur d'histoire de la pensée économique à l'Université Lumière-Lyon 2, interviendra sur la pensée économique de Gramsci.
le 19 novembre, Giancarlo Schirru, professeur de sciences du langage à l'Università degli studi di Cassino et auteur de nombreuses études sur la pensée linguistique de Gramsci.
le 3 décembre, Fabio Frosini, professeur de philosophie à l'Università degli studi di Urbino et co-responsable scientifique de l'édition nationale des oeuvres de Gramsci.
le 17 décembre, Michelle Zancarini-Fournel, historienne (Lyon 1) et Daniel Frandji, sociologue (ENS de Lyon / Triangle), qui interviendront sur les questions éducatives chez Gramsci.
Le fichier "GRAMSCI_Séminaire-2012.pdf" qui contient les actes du séminaire gramsci de l'année passée est téléchargeable à l'adresse : http://partage-fichiers.ens-lyon.fr/bxkbo39mwt
Lire les Cahiers de prison tels que Gramsci les a écrits ne va pas de soi. Ce recueil monumental de notes éparses d'une portée historique, politique, littéraire et philosophique parmi les plus importantes du XXe siècle a été composé dans des conditions et sous une forme telles que son interprétation représente aujourd'hui encore un défi, alors qu'une nouvelle édition critique est en cours.
De façon compréhensible, mais peut-être en partie trompeuse, c'est essentiellement le marxisme du Gramsci penseur de la « philosophie de la praxis » qui a longtemps orienté les lectures de ses interprètes. Or s'il est, à l'intérieur de la tradition marxiste, l'un de ceux qui a le moins pâti du double écroulement du « bloc de l'Est » et des idéologies communistes, si son oeuvre a nourri, à une échelle mondiale, la nouvelle historiographie qui s'est développée autour des cultural, subaltern et post-colonial studies, bref, si elle demeure aujourd'hui encore particulièrement stimulante, c'est notamment parce qu'avec une liberté intellectuelle et une érudition hors du commun, Gramsci a su nourrir sa pensée politique d'une réflexion historique exigeante inspirée par des traditions d'études particulièrement fortes en Italie. La vigueur singulière de la pensée gramscienne semble tenir notamment à son refus de séparer la théorie politique d'une réflexion sur les conditions historiques de possibilité et les limites propres de la perspective révolutionnaire dans une conjoncture spécifique. Lire Gramsci, c'est ainsi interroger avant tout sa méthode de travail et ses objets d'enquête.
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